De Tuinier à Zwijnaarde: service, qualité et une bonne dose d’esprit d’entreprise

19 décembre 2022

À la mi-octobre, nous avons eu l’occasion de visiter l’entreprise De Tuinier à Zwijnaarde. Le père Patrick Morel (61 ans) et le fils Clint (32 ans) dirigent depuis des années une entreprise prospère, qu’ils gèrent ensemble mais séparément. Outre l’aménagement et l’entretien des jardins, vous pouvez faire appel à eux pour l’entretien de vos plantes […]

À la mi-octobre, nous avons eu l’occasion de visiter l’entreprise De Tuinier à Zwijnaarde. Le père Patrick Morel (61 ans) et le fils Clint (32 ans) dirigent depuis des années une entreprise prospère, qu’ils gèrent ensemble mais séparément. Outre l’aménagement et l’entretien des jardins, vous pouvez faire appel à eux pour l’entretien de vos plantes préférées en hiver. Et lorsque ce dernier montre vraiment son côté le plus froid, ils assurent l’épandage des routes pour que chacun arrive à destination sain et sauf.

GreenTechPower: « Comment avez-vous commencé? »

Patrick Morel: « Au niveau secondaire, j’ai fait des études d’horticulture à Melle. Mon diplôme en poche, j’ai commencé en 1982 à travailler pour un entrepreneur de jardinage. Après environ 2 ou 3 ans, je suis devenu indépendant à plein temps. Au début, j’ai travaillé avec un ancien collègue, mais nous avons décidé rapidement de prendre des chemins différents.

Lors du lancement de l’entreprise, je vivais encore à Laethem-Saint-Martin. Mais il manquait de place pour un éventuel agrandissement. Après notre mariage, ma femme et moi avons déménagé à Zwijnaarde qui offrait plus de possibilités pour se développer. Même la base de clients que j’avais constituée avant mon déménagement dans cette commune a continué à croître. »

Clint Morel: « J’ai rejoint l’entreprise peu après avoir obtenu mon diplôme. C’était une étape immédiate vers le statut indépendant, il y a environ 13 ans. »

GTP: « Qui vous a transmis cette passion? »

Patrick: « Elle remonte à mon père. Il était enseignant, mais après ses heures de cours, je le voyais travailler dans son jardin et cultiver ses propres légumes. Ce sont des images de l’enfance qui restent en grandissant. Clint peut aussi en parler. Mais je ne l’ai jamais encouragé à rejoindre l’entreprise. D’ailleurs, mon autre fils a suivi une voie totalement différente. Ils doivent juste faire ce qu’ils aiment faire et ce qui les passionne. »

Clint: « Pour moi, cela s’est développé progressivement depuis un très jeune âge. Quand j’étais petit, je me réveillais la nuit pour accompagner mon père dans son activité d’épandage. Par la suite, j’allais régulièrement chercher des équipements et le samedi, je rejoignais l’équipe. »

GTP: « Comment se passe la collaboration père fils? »

Patrick: « J’adopte une attitude flexible et je laisse principalement Clint prendre les initiatives. En termes d’investissements, je ne trouve rien à redire. Il est particulièrement important d’alléger le travail physique. En outre, la sécurité passe avant tout. J’approuve donc tous les investissements dans ces domaines. »

Clint: « Dès le début, nous avons toujours travaillé séparément avec notre propre équipe. Si nous avions vraiment dû travailler ensemble tous les jours, des tensions auraient pu apparaître. Maintenant, nous faisons tous les deux ce que nous aimons le plus. »

Patrick: « Nous aimons prendre soin des jardins dans les règles de l’art. »

GTP: « Qui s’occupe de l’administration? »

Patrick: « Ma femme s’occupe toujours des factures. Elle s’est lancée dans l’entreprise avec moi dès le début. Elle me rejoignait en plus de son travail pour m’aider. Il fallait toujours prendre les devants. »

GTP: « Travaillez-vous avec du personnel fixe? »

Clint: « Nous sommes environ 6-7 employés permanents, nous compris. Il nous arrive d’embaucher des étudiants ou des stagiaires lorsqu’il y a beaucoup d’entretiens de jardins en été. »

Patrick: « Parfois, nous faisons appel à des freelances lorsque nous sommes vraiment pressés par le temps et que vous voulons mener nos projets à terme. »

GTP: « Est-ce important pour vous de suivre et de gérer vos propres projets? »

Patrick: « Bien sûr, nous trouvons que le suivi et le service sont tout aussi importants. C’est pourquoi nous continuons à assurer l’entretien chez plusieurs clients. Au début, nous le faisions les lundis, vendredis et samedis, les autres jours étant consacrés à l’aménagement de jardins. Mais la demande pour cette activité a explosé si bien que nous ne pouvions plus gérer la tonte. Maintenant, nous avons des équipes différentes. Une équipe centrée sur l’aménagement et les autres équipes sur les travaux d’entretien. La plupart de nos collègues se concentrent sur l’une des deux activités, mais pour moi, il est vraiment important de conserver la qualité des travaux que nous faisions avant. »

Quand le mot connaissance prend tout son sens

Les travaux de terrassement constituent les fondations de l’aménagement d’un jardin pour De Tuinier. Le sol doit être bien travaillé et ameubli pour que l’eau puisse s’y écouler facilement et remonter par capillarité. Tel est le seul moyen d’obtenir une bonne gestion de l’eau, l’un des points les plus importants dans l’aménagement de jardin. Comparez cette façon de faire à l’importance des fondations lors de la construction d’une maison. Lorsqu’elles sont défectueuses de la maison, les problèmes ne se feront pas attendre. Il en va de même pour l’aménagement d’un jardin.

Ce que vous faites vous-même, vous le faites mieux

Patrick et Clint s’efforcent de mener eux-mêmes à bien autant de projets que possible. S’ils peuvent assurer la totalité du projet, ils procèdent étape par étape. Ils travaillent parfois avec d’autres professionnels et misent le plus possible sur la concertation mutuelle.

GTP: « Proposez-vous des services autres que l’aménagement et l’entretien de jardins? »

Clint: « En hiver, nous assurons un service d’épandage pour des communes ou des entreprises privées. Cette activité est bien différente de ce que nous avons l’habitude de faire, mais elle me plaît. »

GTP: « Vous travaillez toujours avec les mêmes machines ou sont- elles parfois différentes? »

Patrick: « Nous avons récemment acheté une camionnette de marque Opel à l’un de nos clients dont l’entreprise a déjà été reprise deux fois. Mais les propriétaires successifs continuent de faire appel à nous pour l’aménagement ou l’entretien. Nous sommes d’avis qu’il est vraiment important de soutenir d’autres indépendants. Nous sommes satisfaits de la marque et des services, alors pourquoi en changer? Nous nous procurons nos autres machines chez Peter Thienpondt, ici dans la rue, d’une part, et à The Ponderosa à Deinze, d’autre part. Nous sommes très heureux de la fiabilité des services proposés par ces deux distributeurs. On ne peut en dire autant de nos jours pour beaucoup d’entreprises. »

Investir en tenant compte de l’ergonomie et de la santé

Patrick & Clint: « Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux investissements. Nous aimons travailler avec des machines modernes et de qualité et nous mettons l’accent sur l’ergonomie pour nous-mêmes et nos employés. La mécanisation des tâches permet de soulager les corps. Si une machine peut le faire, pourquoi mettre votre dos ou d’autres parties du corps à rude épreuve? Nous travaillons depuis un certain temps avec des machines à batterie, car nous avons remarqué que pour certains membres de l’équipe, le travail devenait pesant. Les appareils électriques sont plus légers et, en tant qu’entreprise, nous voulons contribuer à un environnement de travail sain. Travailler toute la journée avec une machine fonctionnant à l’essence n’est pas vraiment salutaire.

Marques stables, valeurs immuables

Patrick & Clint: « Depuis l’arrivée des machines sur batterie, nous travaillons avec la marque Stihl qui nous convient parfaitement. Le seul inconvénient réside dans les câbles des batteries arrière de certaines machines, auxquels il faut s’habituer. Mais ce fonctionnement sur batterie limite peu nos activités, même avec les souffleurs de feuilles, les débroussailleuses, les tronçonneuses…

Nous disposons également de trois excavatrices différentes pour réaliser plusieurs travaux. Trois petits tracteurs de Deutz-Fahr et Kubota complètent la liste. Nous souhaitions acheter récemment une deuxième tondeuse autoportée, mais nous avons différé cet investissement, car la livraison ne pouvait être assurée à ce moment-là. En revanche, nous avons dernièrement investi dans des brouettes électriques: on peut les charger en plus grandes quantités, ce qui diminue les coûts de transport. »

Environnement et sécurité

Patrick & Clint: « Appartenant au secteur vert, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice écologique. Nous voulions remplacer notre fourgon par une version électrique, mais cette technologie n’est pas encore suffisamment développée. Après l’avoir testée, nous avons conservé notre diesel. Nous avons également trois chargeurs articulés et trois grues, tous de tailles et de marques différentes afin de travailler plus facilement. Nous avons deux camions, que nous pouvons utiliser à bon escient. Si vous devez tout louer, vous êtes très dépendant. Nous avons aussi investi dans une nacelle élévatrice qui nous évite de devoir monter aux arbres, ce qui renforce notre sécurité. »

GTP: « Vous avez un hôtel à plantes comme activité secondaire? »

Patrick: « En 2012, j’avais acheté une ferme de serres à Vurste, environ 4 hectares dont 1 hectare de bâtiments. Nous avons ensuite aménagé en partie les serres pour les transformer en un hôtel à plantes. Nous avons plusieurs clients de la région qui possèdent de nombreuses plantes d’intérieur et de terrasse. Nous les emportons chez nous pour qu’elles y soient aux petits soins pendant l’hiver avant de les rendre aux clients au printemps. Nous allons devoir procéder à une légère augmentation des prix en raison du coût élevé de l’énergie, mais nous nous efforçons de maintenir les prix abordables. Je suis moi-même un amoureux des plantes et je mets l’accent sur leur santé. »

Clint: « Nous recevons des mails de toute la Belgique, même d’aussi loin qu’Anvers. Mais à un moment donné, les coûts deviennent trop élevés pour venir chercher les plantes. Certaines personnes viennent alors les déposer elles-mêmes. »

GTP: « D’où est venue l’idée d’offrir ce service? »

Patrick: « J’ai moi-même beaucoup de plantes et j’ai toujours été un passionné. Nous avons constaté que de nombreuses personnes cherchaient une solution et oui, j’avais acheté cette serre de toute façon, alors pourquoi pas? J’ai tout aménagé de façon à pouvoir augmenter la capacité. Même des collègues redirigent leurs clients vers nous. La demande est réelle. »

GTP: « Cette activité peut-elle se combiner avec vos autres services? »

Patrick: « Jusqu’à présent, c’est le cas. En général, ce travail commence à la mi-octobre, début novembre, jusqu’à la mi-mai. Parfois, les gens veulent reprendre leurs plantes un peu plus tôt. Parfois aussi, nous partons en camion pour en récupérer plusieurs. »

Clint: « Nous essayons d’automatiser autant que possible les autres activités. Nous avons une caméra dirigée vers le brûleur au cas où il tomberait en panne. Nous pouvons contrôler un peu depuis la maison. Ainsi, nous pouvons redémarrer le brûleur et prendre des mesures de température avec des notifications push sur le smartphone. »

GTP: « Êtes-vous fortement impactés par la hausse des coûts de l’énergie? »

Patrick: « D’une certaine manière, oui, nous allons évidemment devoir augmenter légèrement nos prix si l’on veut s’en sortir. Les clients suggèrent souvent de rapprocher un peu plus les plantes entre elles… Ils paient d’ailleurs au mètre carré. Mais il est évident qu’une plante a besoin d’espace lorsqu’elle commence à pousser au printemps et vous ne pouvez pas les séparer à ce moment-là. Les gens l’oublient parfois. »

GTP: « Une bonne dose de connaissances est requise pour prendre soin de toutes ces différentes plantes au mieux de leur forme? »

Patrick: « Les plantes viennent de partout et parfois une plante peut contenir une maladie sans que vous le sachiez. Nous procédons donc à un examen plante par plante. Toutes les plantes n’arrivent pas en aussi bonne santé, mais en mai, elles doivent repartir au meilleur de leur forme. On accueille parfois des plantes dont on se dit que le coût de leur présence chez nous est supérieur à leur valeur. Mais une valeur sentimentale y souvent est attachée. »

GTP: « Avez-vous des projets d’expansion? »

Patrick: « Comme tout le monde, nous avons des problèmes pour trouver du personnel compétent. En tant que petit entrepreneur, vous prenez encore beaucoup de choses en main. En outre, il est agréable pour les clients de voir des visages familiers. Ils se sentent plus en confiance. Certains clients fidèles demandent même à ce que l’on envoie toujours les mêmes employés. Heureusement, nous avons une équipe solide où certains sont même des employés réguliers depuis dix ans. Pour nous, c’est très gratifiant. »

Clint: « Nous sommes maintenant une entreprise de taille moyenne en termes d’effectif. Nous sommes au courant de tout et avons toujours une vue d’ensemble des travaux en cours. La taille idéale en fait. »

GTP: « Comment voyez-vous l’évolution du secteur dans les années à venir? »

Clint: « Nous sommes tournés vers l’innovation, mais toutes les grandes machines électriques ne sont pas encore au point et elles doivent aussi rester abordables. Pour notre secteur, c’est encore loin d’être le cas. »

Entrepreneurs paysagistes de Flandre orientale réunis dans la fédération FBEP

Patrick: Nous rencontrons plusieurs personnes de ce secteur tous les quinze jours pendant la période d’automne et d’hiver, et ceci, jusqu’au printemps moins chargé. Au printemps, la plupart des entrepreneurs n’ont pas le temps de faire des réunions, mais nous avons récemment recommencé à nous réunir. Nous visitons les entreprises, nous nous soutenons mutuellement, nous mettons les problèmes sur la table et nous cherchons des solutions. Des fournisseurs, des architectes ou des pépiniéristes viennent donner des conférences. Nous choisissons les sujets que nous abordons et nous apprenons beaucoup. Cette fédération nous permet d’être informés des derniers changements dans la législation qui évolue rapidement. Nous pouvons ainsi coopérer les uns avec les autres, ce qui permet au client de réaliser son projet plus rapidement. Un atout qui ajoute de la valeur pour l’avenir.

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