Les grands arbres attrapent beaucoup de vent

11 mars 2021
Peter Menten
Helena Menten

Les parents Clarysse-De Wilde se sont lancés dans l’élagage, la mise en culture de terrains et l’entretien des espaces verts en tant qu’activité complémentaire en 1988. En 2000, l’augmentation du volume d’activité de l’entreprise a ensuite fait qu’ils ont décidé de s’y consacrer à temps plein. Leurs enfants Mathieu et Michiel les ont rejoints dans […]

Les parents Clarysse-De Wilde se sont lancés dans l’élagage, la mise en culture de terrains et l’entretien des espaces verts en tant qu’activité complémentaire en 1988. En 2000, l’augmentation du volume d’activité de l’entreprise a ensuite fait qu’ils ont décidé de s’y consacrer à temps plein. Leurs enfants Mathieu et Michiel les ont rejoints dans l’entreprise en 2007 et en 2009 respectivement. C’était le moment de croître fortement avec de grands projets axés sur les projets forestiers. Nous avons rencontré Mathieu Clarysse qui nous a fait visiter l’entreprise et l’activité annexe de commerce du bois à Waasmunster, en Flandre orientale.

La croissance de l’entreprise

Mathieu: ‘A l’époque, nos parents se sont lancés dans l’entreprise de jardin classique, mais nous n’avons pas poursuivi cette activité. Nous avons laissé de côté tout ce qui pourrait rivaliser avec un entrepreneur en jardin. De cette façon, nous voulons qu’ils fassent appel à nous pour des opérations spécifiques. Il en va de même pour la fauche des bords de route; nous préférons laisser cela aux autres et s’il y a des projets spéciaux d’exploitation forestière, ces entrepreneurs sont également plus enclins à venir nous voir. Nous avons travaillé quasiment jour et nuit à nous quatre (les parents et les deux enfants) pendant près de 10 ans. En 2015, nous avons embauché notre premier collaborateur. Nous détenons entretemps la certification Vca et notre équipe se compose de 4 personnes à temps- plein ainsi que de 3 indépendants qui viennent nous donner un coup de main pendant la période hivernale.’

Se spécialiser dans les soins aux arbres

Mathieu: ‘Au cours des dernières années, nous avons bâti une solide réputation dans le domaine de l’exploitation forestière et de la valorisation du bois. En ce qui concerne les soins aux arbres, nous avons engagé quelqu’un qui se concentre uniquement sur l’aspect de soins, ce qui fait que cette spécialité prend encore davantage d’ampleur. Afin de pouvoir répondre à la demande, nous travaillons déjà avec plusieurs ‘treeworkers’ indépendants. J’ai également suivi une formation en cours du soir dans ce domaine, afin de connaître un peu mieux le sujet. Dans la pratique, je préfère cependant confier la finesse et le savoir-faire pour ce type d’interventions à nos treeworkers.’

Nous avions donné rendez-vous à Mathieu et Michiel Clarysse sur un chantier dans le port de Gand, où deux arbres devaient être démontés pour des raisons de sécurité. La nature du travail et les risques montrent clairement qu’en tant qu’équipe, il faut vraiment être en confiance les uns avec les autres.

Mathieu: ‘En tant que spécialistes des machines forestières, nous voulons que les choses avancent à notre rythme. Mon père, mon frère et moi-même avons tellement l’habitude de travailler ensemble que les choses avancent d’elles-mêmes… et à la vitesse d’un train rapide. Cela force l’admiration de nombreuses personnes. Etre capable de se faire confiance est très important dans notre travail. Nous exerçons une profession à risques et le bon sens et il faut alors être en permanence attentif aux dangers afin de pouvoir travailler en toute sécurité. Notre premier collaborateur travaille encore toujours pour nous et il connait donc aussi notre métier sous tous ses aspects. Il faut avoir des gens comme ça, et ce n’est qu’à ce moment-là que vous pouvez commencer à former les autres. Dans notre secteur, il n’est pas évident de mettre sur pied une bonne équipe. Le travail demande en effet une certaine vision des choses, de même qu’un caractère bien trempé et des connaissances spécifiques.’

Entretemps, l’entreprise occupe aussi une personne à temps-plein au bureau. Le suivi de l’administration devient de plus en plus important danslesecteur. Celaneserteneffetàriendevouloirencores’atteleràce type de tâches le soir, après avoir passé toute sa journée sur un chantier.

Mathieu: ‘L’obtention de notre certificat Vca a également pris plus de temps que prévu, parce que nous avons régulièrement reporté cela. La raison en est que nous ne pouvions tout simplement pas nous concentrer là-dessus. En termes de facturation et d’administration, nous pouvons maintenant réagir beaucoup plus rapidement. Et cela porte ses fruits.’

La saison de reproduction exige de la créativité dans la planification du travail

De l’automne à la saison de reproduction, la saison bat son plein à Waasmunster. Légalement, la saison de reproduction commence à partir de ce moment (du 15 mars au 15 juillet) et aucun arbre ne peut être abattu pendant cette période, à moins de disposer d’une autorisation spéciale. Dans la pratique, cela signifie que d’autres travaux doivent être menés à bien pour que toute l’équipe puisse continuer à travailler. Le commerce du bois de chauffage et des produits dérivés est donc un complément bienvenu. Entre les pics de travail et pendant les périodes plus calmes, du bois est fendu et emballé.

En été – à l’approche du Festival de Dour en juillet- l’entreprise pose environ 6.000 à 7.000 plaques de roulage en acier chaque année afin de sécuriser temporairement le site pour le festival. Cela représente environ 3 à 4 semaines de travail pour 3 hommes. Ensuite, il y aura aussi le démantèlement de ces plaques de roulage. C’est une activité complémentaire bienvenue afin de fournir suffisamment de travail aux hommes. Lors des années précédentes, les travaux pouvaient se poursuivre pendant la saison de reproduction parce qu’il fallait abattre de nombreux arbres qui avaient été touchés par le Bostryche typographe.

Le commerce

Depuis, la gamme de produits comporte également des copeaux secs sous toutes ses formes et des pellets en plus du bois de chauffage.

Mathieu: ‘Le commerce du bois de chauffage a explosé l’an dernier. Jamais auparavant nous n’avons eu à fournir autant de bois sec pour les chaufferettes extérieures et le barbecue. Et la crise sanitaire et le fait que les gens sont restés à la maison sont pour beaucoup dans ce développement. Un autre phénomène ou atout de cette crise, c’est que nous voyons combien il est maintenant facile de trouver des étudiants pour aider dans le bois de chauffage. Ils se présentent spontanément à présent, nous n’avions jamais vu cela. Sur le marché intérieur du bois, la demande de certains secteurs a fortement diminué. Les exportations ont été très calmes, mais le commerce reprend doucement. Le bois de scierie n’a pas encore retrouvé son niveau. En 2020, l’industrie sidérurgique n’a, par exemple, consommé que 16% du bois qu’elle avait consommé en 2019.’

Améliorer ce qui existe

Mathieu: ‘Nous avons l’ambition de nous concentrer davantage sur l’expansion stable de ce qui existe et sur l’amélioration dans la mesure du possible. Notre ambition n’est pas de grandir à tout prix. Nous avons investi dans un pont-bascule il y a 4 ans afin de savoir maintenant parfaitement ce qui entre et sort. Nous faisons également du recyclage vert, et plus particulièrement le broyage et le tamisage pour les installations de biofiltres. Pour la commercialisation des copeaux, nous avons des contrats avec des entreprises qui ont besoin de ces copeaux pour produire de l’énergie ou des entreprises qui produisent des pellets. Nous fournissons des copeaux de bois calibrés et secs à des entreprises, des particuliers ou encore des éleveurs afin de répondre à leurs besoins de chauffage. Ces copeaux sont obtenus à partir de bois résineux qui ne sont plus adaptés pour un autre débouché.’

Pourquoi avoir opté pour ce Merlo Roto 70.24 S-Plus?

Les frères Clarysse ont bien réfléchi avant de finalement opter pour ce télescopique rotatif. Le choix du sécateur Westtech a été motivé par les bonnes expériences qu’ils avaient déjà acquises avec cette marque. Après comparaison avec un autre télescopique, le Merlo a été préféré sur la base de certains points spécifiques.

Dès que la machine doit être déplacée sur plus de 15 km, les frères Clarysse la chargent sur une remorque surbaissée. Pour les déplacements courts, la suspension hydropneumatique est un must. En combinaison avec la vitesse de déplacement de 40 km/h et la suspension du bras télescopique proposée en option, on dispose alors d’un ensemble confortable doté d’une bonne tenue de route et qui assure un bon niveau de confort au chauffeur. Un autre avantage de cette suspension est que la machine peut être ‘soulevée’ sur un terrain inégal afin d’augmenter la garde au sol et de passer par exemple au-dessus de souches d’arbres sans que le bas de caisse de la machine soit endommagé.

Le 70.24 est équipé de deux essieux à commande par fusée qui sont reliés mécaniquement à un boîtier de transmission. Ce dernier est équipé d’un moteur hydraulique qui assure l’entraînement des deux essieux.

La stabilité avant tout

Le fonctionnement des quatre stabilisateurs est déjà une technique en soi. Lors leur mise en place, chacun de ces vérins sent automatiquement à quel point le sol est porteur. Supposons qu’il y ait un stabilisateur dans la boue (et donc avec une portance plus faible) et que les 3 autres reposent sur le béton, alors le système hydraulique distribuera la force de telle sorte qu’il tamponnera, par exemple, plus profondément dans la boue. Lors du calcul du ‘tableau de charge’, le système s’en souviendra aussi. Si l’opérateur fait ensuite pivoter la machine du côté de ce stabilisateur qui porte moins, la capacité de la machine sera réduite avant qu’elle ne se mette en sécurité. Cela permet d’améliorer la sécurité de l’ensemble, mais également de préserver le sol. Par ailleurs, le Woodcracker pèse près de 1.000 kg et cela signifie que le bras télescopique doit disposer d’une réserve suffisante.

Un circuit hydraulique séparé pour la rotation et le mât de levage améliorent l’efficacité et signifie qu’il y a toujours assez d’huile pour exécuter plusieurs fonctions hydrauliques en même temps. Les fonctions hydrauliques successives sont transmises par le système central ouvert de manière très précise et sans à-coups. Le régime de rotation du moteur augmentera automatiquement dès qu’un plus grand débit hydraulique est demandé. De même, le régime moteur baissera si la demande hydraulique diminue.

La cabine peut être inclinée jusqu’à 20°, ce qui se traduit par une meilleure visibilité sur le travail à effectuer. Il est également possible de prendre en charge les commandes dans la cabine via une télécommande sans fil.

En action sur le chantier

Comme nous l’avons écrit plus haut, nous avions rendez-vous avec Mathieu et Michiel Clarysse et leur équipe dans le port de Gand où deux arbres de grande taille devaient être démontés parce qu’ils représentaient un danger pour les abords lorsque le vent souffle fort. Ces deux spécimens faisaient 35 mètres de haut et il n’y avait pas de place pour les déposer. Grimper dans les arbres n’était pas non plus une option, car elle impliquait de perdre beaucoup de temps et de prendre de nombreux risques. La solution que les frères Clarysse avaient est le télescopique rotatif Merlo Roto S-Plus avec une hauteur de levage d’un peu moins de 25 mètres. Une pince Westtech Woodcracker CS750 avec tronçonneuse intégrée complétait l’ensemble.

Le Westtech Woodcracker CS750

La tête d’abattage à tronçonneuse embarquée est monté en bout de bras du Merlo à l’aide d’une attache rapide. Ce Woodcracker est conçu pour une utilisation sur un chargeur télescopique. Les mouvements du Woodcracker peuvent être suivis sur un écran dans la cabine, ce qui permet de disposer d’une visibilité claire sur les arbres et les travaux de tronçonnage. Pour le fonctionnement, un seul distributeur double effet avec un débit de 65 à 110 l/min est nécessaire. La tête tournante tourne en continu sur 360°.

Le chiffre 750 dans le nom signifie un diamètre maximum de bois de 750 mm. L’ouverture maximale des mâchoires est de 1,28 m. La machine pèse entre 820 et 980 kg, en fonction des options choisies, comme la tête rotative, par exemple.  La tronçonneuse est suspendue, ce qui signifie que la lame ne
peut pas plier en raison de contraintes trop importantes. La chaîne
est lubrifiée avec son propre système d’huile similaire à celui d’une tronçonneuse traditionnelle. Cette chaîne est automatiquementmaintenue à la bonne tension.

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