Charles Kersten: Artisan Jardinier

9 décembre 2020
Peter Menten
Peter Menten en firma Masschelein

L’entrepreneur de jardin Charles Kersten de Crisnée, en région liégeoise, opte pour la diversification afin de répartir les risques : une pension pour les chiens, la production de bois de chauffage et l’aménagement de jardins sont les trois piliers de son entreprise. Ces trois activités lui prennent environ autant de temps et la combinaison assure […]

L’entrepreneur de jardin Charles Kersten de Crisnée, en région liégeoise, opte pour la diversification afin de répartir les risques : une pension pour les chiens, la production de bois de chauffage et l’aménagement de jardins sont les trois piliers de son entreprise. Ces trois activités lui prennent environ autant de temps et la combinaison assure un revenu stable tout au long de l’année. Dans le hangar spacieux, on retrouve toutes les machines possibles pour le traitement du bois de chauffage et le ‘petit’ aménagement de jardin. A l’arrière se trouve un hangar ouvert sous lequel se trouve une installation automatique de bois de chauffage. Avec le télescopique, les troncs sont chargés sur une table à rouleaux, ce qui permet d’alimenter l’installation de sciage et de fendage. Nous avons rendu visite à Charles par une calme journée de septembre. Un chantier extérieur avait été terminé plus tôt que prévu et il restait donc un peu de temps pour produire encore un chargement de bois de chauffage.

L’année 1996 est caractérisée par un tournant professionnel

Charles Kersten: ‘Il y a environ 25 ans, j’avais plusieurs centaines de vaches et taureaux ici et lorsque j’ai remarqué que je n’avais plus d’affinités avec le métier, j’ai choisi d’arrêter cette activité. En 3 mois, les étables étaient vides. J’avais une autre passion à l’époque : les chiens. J’ai progressivement aménagé une pension pour chiens digne de ce nom qui compte maintenant 15 chambres de luxe pour les chiens et 30 places plus classiques. Notre service dans ce domaine va loin. Par exemple, nous proposons aux clients potentiels des jours d’essai. Les gens peuvent venir voir si leur chien se sent à l’aise avec l’énergie qui est présente chez nous. De temps en temps, vous devez refuser des gens parce que cela ne va pas; et le chien est, après tout, le miroir de son patron; s’il y a des problèmes avec le chien, cela se traduira de toute façon par des tracas ensuite.

C’est surtout ma belle-fille qui s’implique dans cette activité. Pendant le premier confinement, nous avons remarqué que la pension se vidait petit à petit. Une fois que la vie économique avait repris, les gens sont de nouveau venus déposer leur animal dans notre pension. J’ai l’impression que plus les gens sont enfermés, comme pendant le confinement, plus ils veulent partir par la suite; à l’étranger par exemple. C’était plutôt une bonne nouvelle pour notre pension. Nous pourrions faire des chambres supplémentaires, mais leur nombre est suffisant si on veut travailler correctement. Augmenter le nombre de chiens accueillis pourrait se traduire par une perte de qualité.

Lorsque la pension a commencé à fonctionner, nous travaillions déjà en tant qu’entrepreneur de jardin et c’est donc en toute logique que nous avons également développé une activité dans le domaine du bois de chauffage. Ces trois activités se sont développées en parallèle au fil des ans et ont toutes contribué à la réputation de notre entreprise.’

Artisan Jardinier

Le nom ‘Artisan Jardinier’, couvre une large palette de choses. Charles Kersten a troqué sa ferme d’élevage avec plusieurs centaines d’animaux pour l’entreprise de jardin il y a 25 ans. ‘Je n’ai pas l’impression d’être un entrepreneur ou un manager, maisplutôt un artisan. J’essaie de faire de belles choses, d’apporter quelque chose de spécial au client et d’en faire profiter unmaximum de monde. Je travaille avec une petite équipe de personnes qui voient les choses de la même façon. Ma philosophie est que je fais ce que je peux réaliser à 100%. Si cette motivation disparaît, il est temps pour moi de passer à autre chose.’

GreenTechPower: ‘Vous travaillez en famille?’

Charles: ‘Oui, et cela présente des avantages et des inconvénients. Nous travaillons à quatre personnes maintenant. La chose la plus importante est d’apprendre à bien communiquer les uns avec les autres. Et ne rien garder pour soi, mais bien de dire ce qui doit être dit. Cela demande de l’audace, mais cela a d’autre part permis de renforcer notre complémentarité. Un grand avantaged’une entreprise familiale est que tout le monde a le sentiment de travailler dans un but commun. Cela permet d’arriver plus loin lorsque les choses sont moins faciles ou s’il est nécessaire de travailler plus dur pendant un certain temps. L’un des inconvénients est que le privé et le professionnel ne sont pas toujours séparés.’

GTP: ‘Avez-vous l’ambition de grandir encore à l’avenir?’

Charles: ‘C’est un choix que mon fils doit faire pour lui-même. Je peux continuer de cette façon pendant des années. Après tout, j’aime le plein air et être en mouvement. J’ai par ailleurs acheté deux chevaux de trait que j’entends à présent former pour certaines activités agricoles. C’est un hobby et une distraction.’

Une philosophie propre

Charles Kersten s’est lancé dans l’entreprise de jardin il y a 25 ans. Les clients pouvaient s’adresser à lui pour tous les travaux d’aménagement; par contre les travaux d’entretien l’intéressaient beaucoup moins. Entretemps, il se concentre encore uniquement sur les travaux d’aménagement qui intéressent moins les ‘grands’ entrepreneurs de jardin ‘De cette façon, je peux fixer mon prix moi-même et je ne travaille que pour les clients qui sont sur la même longueur d’onde que moi. C’est une philosophie que l’on peut appliquer dans de nombreux domaines : cela clique et il est donc facile de se comprendre sans devoir parler beaucoup. Et de ce fait, chaque client obtient exactement ce qu’il veut, tandis que le paiement des prestations ne pose en général pas de problèmes,’ souligne Charles en justifiant son approche. ‘En tant qu’agriculteur, j’avais l’habitude de travailler et de penser, et je n’aime pas quand d’autres m’imposent des choses. Ma devise est de faire ce que les autres font, mais en mieux. Je travaille avec un paysagiste attitré qui élabore les plans si nécessaire et nous nous entendons très bien. Travailler avec des gens qui sont à l’écoute les uns des autres est vraiment chouette.’

GTP: ‘Comment avez-vous vu évoluer le secteur au cours des dernières années?’

Charles: ‘Après toutes ces années, une chose est restée constante: si vous voulez grandir dans votre travail, vous devez continuer à le faire régulièrement. La régularité est la seule garantie de succès. Vous devez être exigeant pour vous-même et pour votre entreprise. Les clients attendent cela de nous et sont prêts à payer pour cela. Si nous ne nous imposons pas cette discipline, alors nous ne pouvons pas faire une différence avec les autres. Seule compte alors la discussion du prix. D’où une fois de plus… être un Artisan Jardinier.’

Les machines

Lors de l’achat de machines, Charles s’en tient à ‘ses’ marques depuis des années. Le choix des machines Posch, par exemple, avec lesquelles l’entreprise travaille depuis des décennies, est motivé par le fait que ces machines autrichiennes de qualité gardent leur valeur. Pour l’entrepreneur de Crisnée, ces machines représentent un investissement et un placement par la même occasion. Charles: ‘J’attache une grande importance à mes machines, et j’attends le même respect de la part de mes collaborateurs. Plus les machines sont bien entretenues, et plus le travail est agréable. De plus, nous les utilisons bien plus longtemps que la durée de leur amortissement économique. Comme ces machines ont une durée de vie plus importante, nous avons la possibilité de disposer de machines supplémentaires, ce qui nous permet de travailler plus facilement.’

La transformation du bois local

L’autre activité de l’entreprise concerne la production de bois de chauffage. Charles achète le bois à divers entrepreneurs et forestiers en Belgique. Lorsque ceux-ci font des devis pour des travaux d’élagage, ils contactent Charles pour savoir combien il veut payer pour le bois. De cette façon, ils peuvent déterminer un prix le plus correct possible pour leur devis, et en retour Charles dispose de bois de chauffage local et de qualité. ‘Je préfère travailler avec du bois local de meilleure qualité plutôt qu’avec du bois importé. Le bois belge est globalement de bonne qualité, ce qui n’est pas toujours le cas des lots qui sont importés. Je n’ai pas peur non plus d’une pénurie de bois.

Il y a du bois en suffisance, et les plantations sont proportionnelles aux abattages. Seule une décision politique pourrait venir perturber la circularité de ce marché.’ ‘Je laisse aussi sécher le bois lentement pendant deux ans. Les clients qui achètent régulièrement du bois de chauffage ici remarquent la différence avec le bois ‘prêt à l’utilisation’ qui est importé.’

Charles Kersten achète des machines Posch depuis des années. C’est ainsi qu’il est également entré en contact avec l’importateur EvoGreen de Welkenraedt. Au début du mois d’août de l’année dernière, Raphaël Nix a fondé sa société EvoGreen avec quatre marques dont il avait repris l’importation de son ancien employeur: Linddana, Posch, Fsi powertech et Tüchel. Il s’occupe de la distribution en Wallonie tandis que son collègue Bert Nickmans s’occupe de la Flandre. Avec ces marques et le service après- vente qui en découle, ils veulent devenir le fournisseur attitré des entreprises qui sont actives dans l’entretien de l’environnement, des espaces verts, des routes et qui s’occupent de la transformation du bois. Les quatre marques qu’il distribue ne construisent que ces produits spécifiques, ce qui signifie qu’ils doivent également être excellents dans leur domaine et ne peuvent pas se permettre de proposer de mauvais produits.

‘La transformation du bois de chauffage est un travail hivernal typique que nous menons également à bien lorsqu’il y a moins de travail dans les jardins, pendant une période pluvieuse par exemple ou lorsque nous terminons un chantier plus tôt que prévu.’

Charles Kersten, le fondateur de l’entreprise

‘Je remarque que le concept local est de plus en plus accepté et j’y contribue également dans la mesure du possible. Ce qui me frappe aussi, c’est que beaucoup de gens rencontrent des difficultés pour le moment. Notre génération voulait grandir en permanence, pouvoir faire davantage et continuer à avancer. A présent, je vois plutôt un mouvement inverse chez les jeunes. Ils misent davantage sur le juste assez et attendent de voir comment la suite va se dérouler. Il faudra disposer d’un juste milieu entre ces deux extrêmes. Je plaide un peu pour le bon sens et la raison. Et c’est ce qui nous manque aujourd’hui.’

‘En ce qui me concerne, je sais ce que je veux et j’exprime qui je suis et ce que je représente. Quand on est équilibré et qu’on va vers les gens, on rayonne également cela. Les gens le remarquent, gagnent confiance en vous et veulent travailler avec vous. C’est tout ce que je dois faire pour promouvoir mon entreprise et mon approche.’

Opter pour un fournisseur attitré

Charles Kersten achète des machines Posch depuis des années. C’est ainsi qu’il est également entré en contact avec l’importateur EvoGreen de Welkenraedt. Au début du mois d’août de l’année dernière, Raphaël Nix a fondé sa société EvoGreen avec quatre marques dont il avait repris l’importation de son ancien employeur: Linddana, Posch, Fsi powertech et Tüchel. Il s’occupe de la distribution en Wallonie tandis que son collègue Bert Nickmans s’occupe de la Flandre. Avec ces marques et le service après- vente qui en découle, ils veulent devenir le fournisseur attitré des entreprises qui sont actives dans l’entretien de l’environnement, des espaces verts, des routes et qui s’occupent de la transformation du bois. Les quatre marques qu’il distribue ne construisent que ces produits spécifiques, ce qui signifie qu’ils doivent également être excellents dans leur domaine et ne peuvent pas se permettre de proposer de mauvais produits.

La gamme est large: des tracteurs, grues de chargement, repiqueuses forestières, des têtes de coupe et d’abattage, des tondeuses de pentes, des balayeuses, des véhicules, des chasse-neige, des fendeuses de bois, des scies, de machines pour la valorisation du bois de chauffage et son emballage, des écorceuses, etc…

Lors de notre visite à l’entrepreneur de jardin Charles Kersten, Raphaël Nix présentait justement en démonstration les TP 175 de Linddana et Fsi B38. Nous avons jeté un coup d’oeil. Regardez aussi les vidéos sur notre chaîne FB, Instagram et YouTube.

FSI B38

La Fsi B38 est une broyeuse de souches autotractée qui est équipée d’un moteur essence de 38 ch. L’entraînement de la tête de fraisage de la machine la plus récente de la gamme fait appel à 4 courroies. Le disque à couteaux sur la tête de fraisage est robusteet pas trop lourd afin de pouvoir démarrer la machine plus facilement.

La version de 38 ch que nous avons vu au travail est la machine la plus lourde en version essence. La version diesel est (selon les options) environ 30% plus onéreuse. Un moteur à essence va consommer un peu plus, mais cela est compensé par un prix d’achat moins élevé. Ces dernières années, les moteurs à essence disposent également de plus de couple qu’auparavant, ce qui les rend plus intéressants pour ce type de tâches.

La machine est dotée de roues doubles à l’avant afin de renforcer la stabilité. Sans ces roues, sa largeur est de 79 cm. La portée de la tête de fraisage est de 170 cm, et la tête fait des allers-retours automatiques. La vitesse de ces mouvements peut être réglée. Les 12 couteaux de la tête de fraisage peuvent être utilisés sous 3 angles différents. Le panneau de commande peut quant à lui pivoter sur 90 degrés.

Le diamètre du disque de fraisage est de 57 cm et la profondeur maximale de fraisage est de 44 cm pour une hauteur de travail au-dessus du sol de 85 cm. La B38 est entraînée hydrauliquement sur 2 roues et dispose d’un blocage de différentiel et des freins automatiques. Cette machine mesure 2,83 m de long pour une largeur de 0,79 m et une hauteur de 1,26 m. L’ensemble pèse 840 kg.

Le broyeur de branches TP 175 de Linddana

Ce broyeur de bois de 175 mm de diamètre peut être tracté comme une remorque de 750 kg. Un simple permis de conduire suffit donc. Pour une machine d’un diamètre de broyage de 175 mm, c’est unique. L’entraînement est assuré par trois courroies qui transmettent la puissance du moteur diesel Kubota de 25 ch au disque hacheur. La goulotte d’éjection se règle en trois positions, ce qui permet de souffler les copeaux à l’endroit voulu.

Le TP Pilot, le système anti-stress et le TP Starter, un système d’embrayage automatique, sont proposés de série. Dans ce dernier cas, le moteur est démarré sans que la courroie d’entraînement ne soit serrée. Dès que le moteur démarre, les courroies sont mises sous tension et le disque hacheur est alors entraîné. Les copeaux ont un calibre compris entre 4 et 12 mm. En fonction de ce réglage et du type de bois, le constructeur annonce une capacité de 10 m3 par heure. La consommation de diesel tourne autour des 3 litres par heure.

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