Arborom mise sur du matériel spécifique pour mener ses chantiers à bien

26 février 2024
Christophe Daemen
Christophe Daemen en Arborom

Après ses études horticoles à Gembloux, Romain Coutiez s’installe directement à son compte. Le nom de sa société, Arborom, est la contraction d’arboriste et de Romain. Dix ans plus tard, il mise encore toujours principalement sur les travaux d’élagage et a une vision claire de la façon dont il veut gérer son entreprise et ses […]

Après ses études horticoles à Gembloux, Romain Coutiez s’installe directement à son compte. Le nom de sa société, Arborom, est la contraction d’arboriste et de Romain. Dix ans plus tard, il mise encore toujours principalement sur les travaux d’élagage et a une vision claire de la façon dont il veut gérer son entreprise et ses investissements. Nous nous sommes rendus à Bernissart afin de rencontrer ce trentenaire qui a la tête bien sur les épaules.

Principalement de l’élagage

Depuis ses études, Romain a toujours eu une préférence pour l’élagage et les travaux forestiers. L’aménagement ou l’entretien de jardins est moins dans ses cordes, même s’il s’y attelle de temps à autre afin de faire plaisir et de rendre service à ses clients. Romain poursuit : ‘A mes débuts, j’ai d’abord commencé par des travaux de sous-traitance dans le milieu forestier. L’avantage de ce milieu est qu’il s’agit souvent de contrats de 2 ou 3 semaines, voire plus, ce qui est idéal lorsqu’on débute dans le métier. Petit à petit, j’ai ensuite commencé à développer ma propre clientèle. Après 3 ans d’activité, la sous-traitance représentait encore la moitié de mon activité, et à l’heure actuelle, je travaille à 80% pour des particuliers, pour 15% en sous-traitance et les 5% restants concerne des plantations ou de la remise en état de jardins. Cela s’explique par le fait que j’aime bien réaliser un chantier de A à Z chez mes clients. Je me suis d’ailleurs équipé en conséquence, et les clients préfèrent de leur côté également souvent voir un seul entrepreneur. Dans la mesure du possible j’essaie de rester dans un rayon de 50 km autour de Bernissart afin de ne pas perdre trop de temps dans les déplacements. Je me rends donc jusque dans le Brabant wallon, à Renaix, Mouscron, Erquelinnes… pour des travaux forestiers plus spécifiques, il m’arrive cependant d’aller plus loin, mais cela dépend évidemment de la taille du chantier. Se déplacer loin pour 2 ou 3 heures de boulot n’est pas intéressant pour nous, ni pour notre client d’ailleurs. Je travaille principalement pour des particuliers, mais également pour des communes et des services publics.’

Travailler seul…

A l’heure actuelle, Romain travaille principalement seul. ‘Ma sœur Aurélie m’a rejoint il y a maintenant trois ans. Au départ, elle ne se destinait pas du tout aux parcs et jardins, mais elle a choisi de réorienter sa carrière. Elle travaille deux ou trois jours par semaine sur chantier, et elle s’occupe également de la partie administrative. Par ailleurs, j’essaie également d’avoir régulièrement un apprenti et pour certains chantiers spécifiques, je fais appel à des indépendants avec lesquels je travaille régulièrement. Je préfère travailler principalement seul et faire appel à des gens de confiance lorsque c’est nécessaire.’

…et s’équiper en conséquence

Afin de pouvoir mener ses chantiers à bien, Romain a donc solidement investi dans du matériel performant. Il poursuit : ‘J’ai préféré investir un peu plus lourdement au début de ma carrière, ce qui me permet de disposer de toutes les machines nécessaires pour travailler efficacement, mais également de réduire la pénibilité physique de mon travail. Lorsqu’on est jeune, on pense souvent que l’on peut tout mener à bien, mais je n’ai pas envie de me retrouver avec des pépins physiques dans 10 ou 15 ans, surtout lorsqu’une machine existe et permet de se simplifier la tâche. Mon parc de machines se compose tout d’abord de deux tracteurs forestiers Valtra. Le premier est équipé d’une pince forestière et d’un treuil, tandis que le second est principalement utilisé pour des opérations de transport et de broyage. Ces tracteurs me permettent également d’être réactif au niveau de mes déplacements. J’ai réfléchi pendant un certain temps à l’achat d’un camion porte-conteneurs, mais comme un tel véhicule ne fait pas assez d’heures sur base annuelle, j’ai préféré miser sur un tracteur classique. Une grue Volvo de 9,5 tonnes et un chargeur articulé Avant 745 permettent d’alléger le travail manuel. Ces deux machines sont très performantes et sont de plus bien adaptées à mes chantiers. Je dispose par ailleurs de trois broyeurs de branches, ainsi que d’un large éventail de petit matériel.’

Un robot pour le travail forestier

Mais le fleuron du parc de machines de Romain est le robot sur chenilles Pfanzelt Moritz FR 75. ‘Tout a commencé lorsque j’ai réfléchi à une solution pour le broyage de branches. Il me manquait en effet une machine entre mon petit broyeur et le gros modèle monté sur un tracteur. Par ailleurs, je voulais également pouvoir rogner des souches. Au fil de mes recherches, je me suis finalement dit qu’il était plus intéressant d’investir dans une sorte de porte-outils, qui me permettrait de travailler tant avec un broyeur qu’avec une rogneuse de souches. De fil en aiguille, je me suis intéressé au robot sur chenilles Pfanzelt, et j’ai fini par acheter le modèle doté d’un moteur de 75 ch. L’avantage d’un porte-outils, c’est qu’il n’y a qu’un seul moteur et un train de chenilles à entretenir. De plus, le robot fait alors davantage d’heures sur base annuelle, ce qui permet de mieux l’amortir. Ce modèle Pfanzelt se distingue par sa puissance et sa polyvalence. Les chenilles rétractables s’adaptent aux passages plus étroits, et il peut travailler dans des pentes allant jusqu’à 45 degrés, ce qui est largement suffisant pour nos chantiers. Un autre gros atout est la prise de force, qui permet d’une part de limiter les pertes à l’entraînement, et d’autre part de lisser la demande en puissance par rapport à un entraînement hydrostatique. Pour le moment, mon robot peut être équipé d’un broyeur de branches Vandaele 18-23, d’une rogneuse de souches Greentec 660 ou encore d’un gyrobroyeur forestier à marteaux fixes et d’une largeur de travail de 1,2 m. Le seul problème, c’est le prix quand on sort avec des machines pareilles, mais c’est à nous d’expliquer aux clients que le travail est fait plus vite et plus efficacement.’

Le métier évolue

Comme le souligne Romain, le métier évolue, et dans son secteur, il remarque de grandes différences depuis la crise sanitaire. ‘On a toujours beaucoup de demande, mais je remarque cependant que la concurrence est plus rude et il est donc nécessaire de bien s’équiper pour garder une longueur d’avance. Depuis la crise du covid, je remarque que les clients ont plus souvent d’autres priorités que leur jardin. En ce qui me concerne, je remarque que les élagages sont prioritaires lorsqu’un arbre est menaçant ou qu’il y a un conflit avec le voisinage. Dans les autres cas, c’est davantage considéré comme une forme de luxe. Avant le covid, il y avait moins de chipotages pour les chantiers. Il en va de même pour les devis. J’en fait plus qu’avant, mais ils sont cependant plus nombreux à rester sans réponse… ou le travail est postposé à une date ultérieure. J’estime cependant que je n’ai pas à me plaindre. Mon planning est rempli pour les 6 prochains mois, et cela permet de travailler avec davantage de tranquillité.’

Romain conclut : ‘Nous sommes bien équipés pour mener nos chantiers à bien de manière efficace et le but est à présent de pouvoir continuer sur cette lancée afin de continuer à rentabiliser notre matériel et de réfléchir à d’autres solutions innovantes. Bien entendu, un travail de qualité reste au centre de nos préoccupations, et c’est d’ailleurs ce qui a fait l’image de marque d’Arborom!’

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