Justus Von Liebig a lancé sa ‘loi du minimum’ en 1840. Cela signifie que le rendement d’une culture est déterminé par l’élément nutritif qui est relativement le moins présent dans le sol. Le rendement de la récolte est alors déterminé par cet élément, indépendamment de la quantité d’autres éléments. L’apport de cet ‘élément le moins présent’- également appelé facteur limitant – générerait-il un rendement maximal?
Justus Von Liebig a publié le livre ‘La chimie organique et son application dans l’agriculture et la physiologie’. Dans ce livre, il énumère les sels dont une plante aurait besoin comme nourriture. Ces sels doivent être présents dans la bonne proportion pour donner une récolte plus importante.
Il n’est pas sans importance de mentionner que des famines se produisaient régulièrement à cette époque. Cela a donné à cet homme l’idée d’ajouter rapidement certains éléments au sol afin de générer le plus grand rendement possible à partir d’une certaine récolte le plus rapidement possible. C’est à ce moment que le rendement a pris le pas sur la santé du sol.
Du dollarspot sur un tee Fusariose (michrodochium nivale)
Vers 1845, M. Von Liebig a commencé plusieurs expériences avec des engrais à base de nitrate. A ce jour, beaucoup sont encore induits en erreur en regardant simplement les apports en N, P et K. Ce que l’on oublie, c’est qu’à cette époque, le sol était encore plein d’oligo- éléments. En se concentrant uniquement sur le NPK, la fertilité des sols a été lentement sapée. Au fil des ans, de plus en plus de maladies et de ravageurs sont apparus parce que le sol s’est appauvri. Et qu’il s’agisse d’une personne, d’un animal ou d’une plante, ce qui est épuisé devient malade.
Et Justus von Liebig l’a également vu à la fin de sa vie, après quoi il a reconsidéré sa première déclaration. Il a écrit ce qui suit: ‘La vie du sol est gravement perturbée par l’utilisation à grande échelle d’engrais chimiques, cela ruine une vie saine du sol et conduit à l’appauvrissement de ce dernier. En raison de l’ajout massif d’engrais chimiques, des rendements plus importants peuvent être obtenus d’un champ à court terme, mais à la fin, la vie du sol lui-même est mise de côté. Le sol s’appauvrira à un point tel qu’il y aura une menace de famine dans quelques siècles.
A l’époque, cela a été caché par l’industrie parce qu’un nouveau ‘marché de vente’ avait été créé, et il engendrait de très gros bénéfices. En bref, le profit était plus important que la santé du sol et des personnes et malheureusement c’est toujours le cas à ce jour. Heureusement, la prise de conscience augmente, de sorte que de plus en plus de partis s’engagent à changer cette ‘méthode à l’ancienne’.
Fusariose (michrodochium nivale)
Dégâts des corbeaux après les larves
Au cours des deux dernières années où j’ai écrit pour ce magazine, je partage souvent ces articles et blogs sur différentes plateformes. Mon but est de partager mes connaissances et non de vendre. Il y a quelque temps, j’ai partagé l’article sur l’utilité du chaulage sur une certaine plateforme. J’ai lu plusieurs réactions qui m’ont énormément surpris. Il y a eu une réaction qui a prétendu que ce chaulage était une sorte de patrimoine culturel. Ce n’est pas parce que nous le faisons depuis des années que c’est juste. Trop souvent, une coutume est suivie servilement, ou celui qui crie le plus fort est écouté et cela est accepté comme la vérité.
C’est pourquoi je continue à me concentrer sur les mesures et les tests. Mesurer, c’est savoir, et la vraie science n’enquête jamais et ne ment jamais. La science active s’améliore au fil des ans, nous permettant de mesurer plus précisément et plus précisément à l’aide d’analyses de sol, de chrome, d’analyses de sève de feuilles, de capteurs de sol, d’humidimètres, de survols avec des drones de haute technologie, etc.
Fusariose
J’écoute de temps en temps un podcast particulier appelé ‘Pier Review’. Cela fournit des idées et des informations d’une manière très accessible pour ceux qui veulent en savoir plus sur la création de sols sains dans l’agriculture et l’horticulture. Par exemple, vous entendez dire que de nombreux agriculteurs ont mis leur charrue de côté, qu’il ne faut que trois ans pour éliminer progressivement les engrais sans sacrifier le rendement et la santé des animaux, etc. Dans la pratique, j’entends beaucoup de témoignages, entre autres, d’agriculteurs qui essaient de faire les choses différemment de leurs ancêtres et souvent avec succès. La manipulation génétique existe déjà dans de nombreuses cultures agricoles. Même dans une rotation classique des cultures, trop d’attention est accordée au contrôle des symptômes. Peut-être s’agit-il d’une invitation à s’intéresser aux causes de certaines maladies et de certains ravageurs plutôt qu’au contrôle des symptômes?
Quand je parle de terrains golf, je vois que la liste des PPC (produits de protection des cultures) est devenue de plus en plus courte à cause de l’IPM (la lutte intégrée contre les ravageurs). Nous voyons la liste des biostimulants et des mélanges de spores s’allonger en permanence. Nous utilisons des produits qui contiennent tellement d’ingrédients différents et nous ne savons pas quel ingrédient est utilisé pour quoi. Au fil des années, nous avons commencé à appauvrir nos sols et les avons toujours fertilisés avec du NPK. En fait, principalement des nitrates. Nous utilisons encore trop souvent le pulvérisateur pour appliquer des nutriments et des produits phytosanitaires. La pulvérisation de nutriments ne sert qu’à faire des ajustements si nécessaire. Les engrais granulés et les mélanges de spores sont trop peu utilisés car cela serait ‘dérangeant’ pour le sportif ou la personne. Pendant des décennies, nous avons appauvri le sol en raison de l’utilisation irréfléchie du NPK. De plus, nous sommes de plus en plus conscients et, dans le même temps, de plus en plus de produits phytosanitaires ne sont plus autorisés, ce qui signifie que nous sommes maintenant confrontés à des défis majeurs.
Le dollar spot, par exemple, est l’une des maladies les plus embêtantes. Selon l’Université de Wageningen, ce problème s’est fortement aggravé au Benelux ces dernières années parce qu’un certain fongicide n’est plus autorisé.
Et il existe de nombreuses nouvelles variétés de graminées qui sont dites ‘tolérantes au dollar spot’. Aux Etats-Unis, il y a déjà eu des études très approfondies en ce qui concerne le dollar spot sur les greens de golf. On parle souvent de Sclerotinia homeocarpa; mais il existe plusieurs espèces de Sclerotinia dans le monde et Homeocarpa est l’un d’entre eux. Je fais souvent la comparaison avec les humains. Il existe différents types de grippe et nous les traitons également séparément. Il en est de même pour les maladies des plantes. Nous savons tous qu’il s’agit du sol et de l’humidité, du nombre d’heures d’ensoleillement, de l’état du sol (structure et fertilité du sol), de l’équilibre des nutriments, etc. Cependant, gardez à l’esprit que chaque sol est différent.
Tout ce qui précède nous oblige à traiter différemment notre sol et notre santé. Dans le passé, nous travaillions généralement de haut en bas. Si nous avions un problème, nous pulvérisions un certain produit et il était résolu. Cette longue liste de produits de protection des cultures d’il y a 15 ans n’existe plus. Le sol est plus difficile à sonder et travaille plus lentement que la capacité de récupération d’un corps humain. Voyez ce qui s’applique dans votre situation, informez-vous bien, prenez soin des paramètres (OS, CEC, ph, nutriments, etc…) et faites-vous guider si nécessaire car vous ne créez pas un sol sain tout de suite.
Un sol sain est plus facile à dire qu’à faire. Donc, si nous ne nous occupons pas du sol comme base maintenant, quand le ferons-nous?