A Bande, le Garage Mioli mise sur le matériel forestier lourd depuis 50 ans!

26 juillet 2022
Christophe Daemen
Christophe Daemen en Garage Mioli

L’histoire du garage Mioli commence en 1972, lorsque les frères Armand et Fernand Mioli se lancent dans la vente et la réparation des poids lourds de la marque Daf et du matériel forestier Timberjack. En 2001, John Deere rachète Timberjack et commence à vendre ces machines sous sa propre marque. Cette année, le Garage Mioli […]

L’histoire du garage Mioli commence en 1972, lorsque les frères Armand et Fernand Mioli se lancent dans la vente et la réparation des poids lourds de la marque Daf et du matériel forestier Timberjack. En 2001, John Deere rachète Timberjack et commence à vendre ces machines sous sa propre marque. Cette année, le Garage Mioli fête ses 50 années d’activité et nous avons donc décidé de partir à la rencontre de Mario Mioli, l’actuel gérant de la division forestière, afin d’en savoir un peu plus sur les particularités d’une telle concession.

Depuis 1980, la société occupe des bâtiments le long de la nationale 4, entre Marche-en-Famenne et Bastogne. Depuis 2004, la société appartient au groupe Willy Van Doorne, qui exploite plusieurs concessions poids lourds en Belgique. L’importation du matériel forestier est cependant toujours resté une division séparée. Le Garage Mioli est l’importateur exclusif de la marque John Deere pour la Belgique et le Luxembourg. Sa situation géographique colle assez bien avec les besoins du terrain, vu que la plupart des entreprises forestières utilisant ce type de matériel sont situées non loin de la concession.

Comme Mario Mioli le souligne, les débuts de l’activité forestière remontent à 1972 : ‘Mon père et mon oncle avaient remarqué que les exploitants et entrepreneurs forestiers avaient besoin de matériel robuste et fiable afin de mener à bien leur activité. En plus de la vente des camions, les deux frères se mettent donc à la recherche de solutions, et commencent par transformer des camions GMC de l’armée en débardeuses, avant de travailler avec l’importateur français de Timberjack. Dans un second temps, ils deviennent l’importateur exclusif de la marque pour le Benelux et le nord de la France. En 2001, John Deere rachète Timberjack et revoit quelque peu le réseau. A l’heure actuelle, nous assurons la vente et le service pour la Belgique et le Luxembourg. Par ailleurs, nous assurons également la vente et le service des camions DAF, des grues Fassi et des porte-conteneurs Mareel. Nous avons quelques clients en Flandre, mais la plupart de nos clients se trouvent cependant logiquement en Ardenne. Suite au rachat de la concession par le groupe Willy Van Doorne, Raymond Gilles est devenu le directeur général de la division camions et matériel forestier, et je suis le responsable de ce département forestier.’

Une clientèle débrouillarde

‘Nos clients sont principalement des entrepreneurs forestiers et des exploitants indépendants. Cela fait entretemps déjà quelques années que les scieries ne possèdent plus leur propre matériel forestier. Par ailleurs, on voit apparaître quelques structures plus importantes, qui possèdent 10 ou 15 machines, et il sera intéressant de voir comment les choses évoluent après la période du scolyte, qui représente un sérieux boost au niveau de l’activité. Nos clients se déplacent en général beaucoup en France et en Allemagne et sont souvent assez débrouillards en ce qui concerne les pannes et autres. Ils ont en effet l’habitude de se déplacer d’un chantier à l’autre, mais aussi de travailler de manière flexible afin de faire face aux différents imprévus dans des situations de chantier assez hétérogènes. Nous réalisons ainsi de plus en plus de dépannages par téléphone, et d’autre part, nous misons aussi sur les contrats d’entretien afin de fidéliser la clientèle. Par ailleurs, le matériel forestier tourne beaucoup. La plupart de nos clients font 1.500 à 2.000 heures par an avec leur machine.’

Suivre les cycles d’activité

DLe marché de la vente des grosses machines forestières est assez cyclique. Mario poursuit : ‘Dans notre secteur, nous subissons les aléas climatiques de manière différente que dans le secteur des parcs et jardins, par exemple, et nous travaillons beaucoup plus sur le long terme. Les 3 dernières années ont été excellentes en termes de vente, grâce ou à cause du scolyte. Nous arrivons cependant à la fin d’un cycle et je m’attends à ce que les prochains mois soient plus calmes. Heureusement, nous travaillons avec un constructeur qui comprend cette demande cyclique et qui ne nous impose donc pas à passer un certain nombre de commandes chaque année. D’autre part, il est de toute façon nécessaire de continuer à entretenir les forêts, et la demande en machines restera donc toujours présente d’une manière ou d’une autre.’

Le métier évolue

‘A l’heure actuelle, les machines John Deere que nous distribuons sont en partie produites en Finlande, tandis que la seconde partie de la gamme sort des usines John Deere de Moline, aux Etats-Unis. Le réseau John Deere est par ailleurs assez bien développé en Europe et nous travaillons en bonne entente avec nos collègues français, hollandais ou allemands. Nous ne vendons pas énormément de machines d’un même type, et c’est parfois un problème en ce qui concerne le stock de pièces de rechanges. Cependant, nous pouvons consulter le stock de pièces de nos collègues, et cela nous permet d’intervenir rapidement… ou d’aider un collègue lorsque c’est nécessaire. Ce réseau bien développé est aussi un atout en termes de documentation technique pour les machines que nous distribuons. Des formations sont régulièrement organisées, tant en ligne qu’en présentiel, et cela permet à nos techniciens de rester bien informés en ce qui concerne les évolutions sur le matériel. L’électronique ou les nouvelles générations de moteurs apportent en effet leur lot de changements, parfois drastiques, sur les machines.’

‘Nous remarquons également une évolution en ce qui concerne les habitudes de renouvellement. Auparavant, la plupart des clients usaient leur machine jusqu’à la corde, et il n’était pas rare de croiser des machines comptant plus de 20.000 heures de travail au compteur. C’est encore le cas maintenant, même si de plus en plus de clients choisissent de remplacer leur machine après un certain nombre d’années ou d’heures de travail. Nous devons en tenir compte en ce qui concerne les reprises, car les débouchés pour ce genre de machines restent assez limités.’

Miser sur la formation

Comme de nombreux autres secteurs, le secteur forestier connait aussi une pénurie de chauffeurs pour les abatteuses et les porteurs. De même, le secteur cherche désespérément des mécaniciens et des techniciens. Mario : ‘Dans ce cadre, il serait intéressant et souhaitable de dégager davantage de moyens afin de mettre en place des formations utiles pour l’entièreté du secteur. Cela vaut tant pour notre personnel actuel que pour intéresser les jeunes. Dans ce cadre, nous avons par exemple fourni 6 simulateurs John Deere à l’école forestière et technique agricole du Luxembourg, qui développe une formation adaptée. Nous devons tous encourager ce genre d’initiatives afin de faire évoluer notre secteur.’

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