Les villas rustiques et les jardins avec de grands buissons et des parterres disparaissent peu à peu du paysage. A la place, on retrouve des maisons plus serrées dont l’espace de vie déborde dans le jardin. Ce jardin est à son tour décoré avec plus de vivaces et change donc de couleur plusieurs fois par […]
Les villas rustiques et les jardins avec de grands buissons et des parterres disparaissent peu à peu du paysage. A la place, on retrouve des maisons plus serrées dont l’espace de vie déborde dans le jardin. Ce jardin est à son tour décoré avec plus de vivaces et change donc de couleur plusieurs fois par saison, en combinaison avec des formes organiques d’arbustes à feuilles persistantes. Une personne qui planche tous les jours sur cette interaction entre la maison et le jardin est Jeroen Van der Veken, qui est responsable de l’aménagement et l’entretien des jardins pour l’entreprise de jardin Torfheide à Schilde. En plus de gérer ses propres jardins, des jardins pour les particuliers sont également aménagés et entretenus.
Torfheide est un nom familier dans le nord de la Campine depuis des décennies. Au cours des premières années surtout en tant que pépinière et grand jardin privé, mais entretemps aussi depuis plusieurs années comme une entreprise de jardin pour les grands jardins. La société est liée à Costermans Projects, un promoteur immobilier qui construit des maisons de qualité depuis plus de 20 ans. Là où l’entreprise a commencé à construire des villas dans les meilleurs endroits, l’accent a maintenant été mis sur le développement de résidences résidentielles de luxe et de logements d’assistance. Nous avons rencontré Jeroen Van der Veken au sujet de l’aménagement paysager pour son propre compte et pour des tiers. Torfheide a aussi une vision particulière sur la tonte de pelouses à l’aide de robots.
Jeroen Van der Veken: ‘Cela faisait déjà tout un temps que nous réfléchissions à la meilleure façon de valoriser le temps que nous passions chaquesemaine à tondre des pelouses. Afin de se faire une première idée, nous avons commencé à mettre des robots de tonte Husqvarna dans certains de nos propres jardins. Au début, tout ne s’est pas passé sans accrocs, mais au fur et à mesure que les machines et la technologie s’amélioraient, nous avons commencé à réfléchir à la question de savoir si nous ne pouvions pas remplacer la tonte à certains endroits par une tondeuse robotisée. Après tout, quelqu’un qui marche derrière une tondeuse coûte beaucoup d’argent et il passe de plus du temps à tondre au moment où on a le plus besoin de lui ailleurs. Une tondeuse à gazon fait également beaucoup de bruit et est sensible à l’usure par rapport à un robot. Nous avons alors équipé une grande partie de nos jardins avec un robot de tonte. Chez tous les particuliers où nous faisions de l’entretien, nous avons partagé nos expériences avec la tonte robotisée et demandé s’ils voulaient passer à des robots au lieu de la tonte normale. Ils achetaient eux-mêmes le robot au concessionnaire qui, à son tour, s’occupait de l’entretien.’
Jeroen: ‘L’herbe est toujours verte, est en meilleure santé en hiver et se développe donc mieux au printemps. Auparavant, une dose d’engrais était apportée 4 à 5 fois par an. Ces apports sont à présent limités à 2 passages, complétés par un chaulage en hiver.’
Jeroen: ‘Les gens doivent aussi s’habituer à l’idée d’une tondeuse robotisée. Lors de l’installation du robot, il s’agit par exemple d’une bordure qui se trouve un peu bas, ou d’une racine d’arbre qui s’élève du sol. En raison de ces obstacles, ce robot se coince parfois au début. Une fois que tout va, il est très rare qu’il soit toujours coincé. En attendant, les réticences des gens ont également disparues et ils pensent même en fonction du robot. S’il y a effectivement un problème important, nous serons contactés. Les lames sont régulièrement remplacées lorsque nos jardiniers voient que l’herbe est coupée un peu moins nettement. Garder la tondeuse propre estquelque chose que nous faisons toutes les 2 à 3 semaines lorsque notre personnel passe chez le client.’
Jeroen: ‘Notre personnel avait peur de perdre son travail au début, mais la pratique démontre tout le contraire. Quand je fais un court calcul, j’arrive à ce qui suit: un jardinier coûte entre 38 et 43 euros de l’heure et pour la tondeuse à gazon et l’essence on peut ajouter 10 euros par heure. Cela représente 50 euros sans collecter et évacuer l’herbe, de même que les temps de transport. Sur base annuelle, nos jardiniers tondaient du gazon pendant 60 % de leur temps. Dans les périodes très occupées de l’élagage, ou la lutte contre les maladies et les mauvaises herbes, j’ai remarqué quel’entretien plus fin allait souffrir de la tonte de pelouse. Le client veut une pelouse parfaitement entretenue et qui soit tondue chaque semaine. Bien sûr, nous tondons toujours de la façon habituelle, mais où nous pouvons et lorsque le client le veut, nous installons un robot. Le scénario est maintenant le suivant: le jardinier arrive, tond les côtés chaque semaine ou une fois toutes les 2 semaines et pour le reste il se concentre sur la lutte contre les mauvaises herbes et les maladies. Pendant ce temps, les arbustes sont taillés et le jardin semble plus entretenu.’
Jeroen: ‘Nous avions un contrat de maintenance ‘all-in’ avec nos clients. All- in signifie un contrat d’entretien du 1er janvier au 31 décembre où le jardin est toujours en ordre, quel que soit le nombre de tontes. Nous nettoyons même les gouttières, évacuons les feuilles, nettoyons les écoulements ou les dépôts verts sur les terrasses, etc… nous essayons de travailler de manière proactive. Au moment où nous avons pris la décision de tondre avec des robots, nous avons laissé le choix à nos clients; soit le client achète le robot et nous ajustons le coût du contrat de maintenance de 30 à 40%. Nous partons du principe que le robot a une durée de vie comprise entre trois et cinq ans. L’entretien de ce robot est réalisé par le concessionnaire et il le facture directement au client. Pour certains clients qui ont un jardin qui demande un entretien moins intensif, la périodicité d’entretien est passée d’un entretien hebdomadaire à un entretien tous les quinze jours.’
Jeroen: ‘Nous commençons habituellement au début du mois de mars lorsqu’il fait 12 à 15 °C, et en fonction de la saison cela peut aller jusqu’à la deuxième semaine de novembre, voire même jusqu’au début décembre comme l’année dernière. Parfois même plus tard, nous avons dû commencer à faire une tonte supplémentaire pour certains clients. Nous laissons toujours l’herbe pousser légèrement parce qu’elle va alors mieux passer l’hiver et sera moins sujette aux dommages.’
Jeroen: ‘Principalement des clients privés. Nous misons un peu moins sur l’aménagement de jardin parce que nous avons déjà fort à faire avec nos propres projets. Néanmoins, je commence toujours par présenter notre aménagement paysager avec les clients. L’expérience montre que si vous proposez la tonte robotisée, peu de gens abandonnent. Si vous faites une offre pour un aménagement paysager, les travaux progressent et si vous arrivez avec de bons arguments les gens voient l’avantage de la tonte robotisée et généralement ils suivent. Avec l’état actuel de la technologie et
la qualité des machines, je le propose à présent à chaque fois. En outre, nous avons également la machine et la flexibilité à portée de main à distance:l’application pour faire fonctionner le robot fonctionne fantastiquement; si c’est une période très sèche, vous réglez la tondeuse un peu plus haut avec le smartphone; les gens ont une fête, par exemple, vous laissez le robot aller à sa station de recharge pendant 3 jours, qui peuvent tous être contrôlés à distance. Les gens aiment la paix plutôt que quelqu’un qui vient les déranger chaque semaine avec une tondeuse à gazon. De temps en temps, nous venons souffler les feuilles, mais même avec la tondeuse de petites quantités de feuilles sont tout simplement broyées finement, ce qui fait qu’il ne faut plus les ramasser.’
Jeroen: ‘Certainement, en tout cas dans les endroits où c’est possible. Mais la technique sur batteries n’est pas encore assez développée pour fournir du courant pendant toute une journée à toutes les machines.’
Jeroen: ‘D’abord, il y a eu l’aversion. Tout d’abord, ils pensaient que ces machines seraient moins puissantes. J’ai convaincu nos ouvriers qu’à long terme, nous devons passer à ce type de machines: pour les clients, pour l’environnement et à long terme, ces machines entraînées par des combustibles fossiles vont aussi disparaître; chez tous les fabricants. Notre premier test a été un taille-haie sur batterie que nous avions reçu en démo. Après une semaine d’utilisation, les avis étaient déjà beaucoup plus nuancés… et unanimement positifs. Elle est très légère dans sa main, tout ce que vous entendez, c’est le bruit des couteaux glissant les uns sur les autres et coupant la plante. Pas d’odeur d’essence; en bref, il est tellement plus agréable de travailler avec. Pour les outils à main dotés d’un moteur à combustion, vous avez le sentiment de force, mais un taille-haie professionnel alimenté par batterie ne devrait pas faire moins bien. Un inconvénient serait que si nous devions tailler sérieusement de très grandes haies, cela serait plus difficile. Couper des branches épaisses pourrait causer des problèmes. Le couple sur le couteau est plus petit avec une machine à batterie qui va donc se bloquer avec ces branches plus épaisses. Une machine à batterie s’arrêtera plus rapidement en raison de la surcharge, tandis qu’une version essence continuera à tourner, mais à régime inférieur. Dans la pratique, je remarque que si mes hommes peuvent choisir, ils prennent toujours la version sur batterie en premier. Nous utilisons également de petites souffleuses, ce qui est utile pour faire un petit nettoyage. Nous nous trouvons par exemple dans une seniorie avec des personnes âgées et elles apprécient l’environnement calme. L’ensemble comporte 89 unités avec des maisons d’assistance et les machines à moteur essence ne sont pas autorisées à travailler sur le site. S’il y a des feuilles lourdes, ou des branches après une tempête ou quelque chose, nous prenons le souffleur le plus lourd, mais dans des conditions normales, la version sur batterie suffit largement.’
Jeroen: ‘Nous sommes généralement dans la construction de villas. Nous nous occupons tant de la conception que de l’aménagement. Les travaux de terrassement et d’empierrement sont sous-traités, généralement aux mêmes entreprises. Nous essayons de nous concentrer sur le travail qui nous permet d’obtenir un bon rendement et que nous savons que nous pouvons mener à bien. Le dernier nivellement, la touche finale, sont ainsi réalisés parnos soins, tout comme les semis. Mais tout le travail préparatoire, jusqu’à et y compris la préparation du lit de semences, sont sous-traités. Nous ne voulons pas d’un parc de machines conséquent, mais juste de ce que nous avons besoin. Nous investissons dans les bonnes machines pour exercer notre métier et elles sont utilisées à bon escient.’
Jeroen: ‘Nous employons 6 personnes, juste assez pour aménager, planter, tondre et entretenir nos jardins. Nous entretenons une quarantaine de jardins, dont une grande partie est tondue par des tondeuses robotisées. La superficie des jardins varie entre 1.500 et 9.000 m2. Les opérations sontdonc généralement amusantes, et cela permet de créer des liens en tant que jardinier.’
Jeroen: ‘Notre chef d’équipe est très occupé avec les plantes. Il participe à l’aménagement et à l’entretien, mais se promène aussi dans les jardins pourvoir comment se portent les plantes. Il connaît souvent mieux la profession que les conseillers externes. J’ai rarement à faire appel à des conseillerspour la lutte contre les maladies. Il le voit très vite. Prenez, par exemple, le buis; nous avons un certain nombre d’hectares de buis sur la pépinière; tous nos jardins disposent de massifs de buis de 1,5 à 2,5m de haut. Et pourtant, nous n’avons pas eu un seul jardin présentant des problèmes.’
Torfheide a sa propre clientèle fixe et fidèle. Comme ils obtiennent davantage de budget du client, ils peuvent être un peu plus créatifs avec l’aménagement paysager ou sont occupés avec des choses que les autres n’envisagent pas. Quand ils aménagent, ils essaient toujours de parier sur de grands massifs et de grandes plantes. Ils les cultivent eux-mêmes et peuvent donc aussi être légèrement plus réactifs sur le marché. Quand ils aménagent un jardin, il doit vraiment être fini avant qu’ils ne passent au suivant. Jeroen, qui a un diplôme d’architecte paysagiste, remarque de grandes évolutions au niveau du choix des plantes. Il est maintenant beaucoup plus occupé par les vivaces.
Jeroen: ‘C’est un travail très créatif, très naturel. Ces espaces sur les terrasses avec ces haies et le buis sont totalement passés. Les gens demandent de l’enlever et de le remplacer par quelque chose de plus organique et naturel. Cette tendance s’inspire également des étés secs. Après tout, une plante permanente est beaucoup moins sensible et va trouver beaucoup plus facilement de l’eau. Beaucoup évolue également dans l’utilisation des matériaux: les vilaines dalles de béton de l’époque ont été remplacées par de belles dalles de terrasse en céramique, une imitation presque parfaite de la pierre naturelle. Les gens vont rénover, les maisons sont blanches avec des fenêtres noires. Mais tout est beaucoup plus serré et plus propre et c’est ce qui attire les habitants à l’extérieur. Un certain nombre de beaux massifs combinés avec, par exemple, de l’acier cor-ten, est également commun. Ou la combinaison de l’acier peint avec des fenêtres noires et le naturel des plantes vivaces, je pense que c’est un atout énorme.’