Le nettoyage des panneaux solaires: le faire soi-même ou pas?

11 mars 2021
Rupert Haslinger en Peter Menten
Rupert Haslinger

Les excréments d’oiseaux, le pollen dans l’air, la suie et les particules fines. Tout le monde sait à quel point une voiture garée dehors peut être salie en un rien de temps. Il en va de même avec les panneaux solaires; ils sont en effet tout le temps à l’extérieur. Et tout comme c’est le […]

Les excréments d’oiseaux, le pollen dans l’air, la suie et les particules fines. Tout le monde sait à quel point une voiture garée dehors peut être salie en un rien de temps. Il en va de même avec les panneaux solaires; ils sont en effet tout le temps à l’extérieur. Et tout comme c’est le cas avec une voiture, même une forte averse de pluie n’arrange pas grand chose. De temps à autre, les panneaux doivent être nettoyés d’une manière professionnelle.

Lorsque l’hiver est terminé et que le printemps commence, cela vaut la peine d’examiner de plus près les modules des panneaux solaires. C’est principalement au printemps que de la poussière et du pollen vient se fixer aux modules dans les régions rurales. Pour les modules qui ont une pente inférieure à 15°, une forte couche de saleté épaisse et tenace se forme à l’extrémité inférieure. Elle couvre ensuite de plus en plus les panneaux solaires. Dans le pire des cas, les mousses et les croûtes poussent dessus. Cette forte pollution réduit considérablement la puissance des panneaux solaires. Les modules devront alors sans aucun doute être nettoyés. Il est important d’arrêter le développement des lichens en temps opportun. Dès qu’il y a une couche de saleté sur le bord inférieur du module et qu’elle pousse au-dessus des cellules photovoltaïques, le nettoyage est la seule solution. Afin d’éviter une pollution massive par les gaz d’échappement des cheminées et des particules de suie, il est conseillé de ne pas placer les modules trop près des cheminées lors de l’installation. Sinon, on observera une pollution plus rapide et l’efficacité de l’installation diminuera.

Nettoyer soi-même…

En principe, rien n’empêche de nettoyer les modules soi-même. Travailler sur un toit demande cependant un certain nombre deprécautions, surtout pour les personnes qui ne sont pas habituées. En raison des risques engendrés, la sécurité doit passer avant tout et aucune concession ne devrait être faite à cet égard.

Pour le nettoyage en lui-même, tous les moyens sont appropriés, comme par exemple les brosses que l’on utilise également pour nettoyer les fenêtres. On lavera de préférence les panneaux avec de l’eau de pluie classique. C’est en effet de l’eau douce. L’eau normale du robinet laisse un voile de calcaire sur les modules qui va à son tour être une nouvelle couche de contamination. Il ne faut en aucun cas utiliser un nettoyeur à haute pression. La pression élevée et la saleté qui éclabousse partout peuvent endommager les modules. De même, l’eau peut entrer dans les boîtiers.

Même l’installation n’est pas branchée au réseau, les modules sont toujours sous tension pendant la journée. Les connexions mal assemblées ou les câbles d’alimentation défectueux qui ont par exemple été endommagés par les martres sont tout aussi dangereux lorsqu’ils sont touchés par un jet d’eau sous haute pression. Il faut également faire attention à ne pas nettoyer les modules avec de l’eau froide en été, lorsque le module atteint une température de 60° et plus. Le verre durci pourrait alors commencer à se fissurer suite au choc de température extrême.

…ou pas?

Si, par exemple, le risque de fuites électriques est trop élevé, on peut aussi faire appel à du personnel qualifié. Cela présente l’avantage qu’un professionnel reconnaît les erreurs qu’un particulier ne verrait pas. Par exemple, nous pensons aux connexions desserrées pour le module, aux fissures dans le verre, aux infiltrations entre les cellules et le verre ou aux endroits fortement chauffés, qui sont communément appelés ‘hotspots’, et qui se reconnaissent aux surfaces brunes. Parfois, ces erreurs peuvent être réparées sous garantie. Afin d’en tirer le meilleur parti, il est conseillé de choisir une entreprise qui s’occupe également des installations photovoltaïques. Ils peuvent alors nettoyer le module et vérifier les erreurs par la même occasion. Cela coûte un peu plus cher, mais si quelque chose doit être réparé, cela se traduira bien vite par un coût moins élevé.

Les entreprises de nettoyage affirment que la saleté sur les panneaux solaires peut réduire la production d’électricité jusqu’à 30 %. Cependant, la réalité indique qu’une perte aussi importante est également causée par d’autres problèmes. L’installateur doit tester la tension et les courants des différentes connexions sur le module. Une image thermique du module donne également une explication rapide du défaut probable.

Un calcul simple

Une étude confirme qu’un voile de saleté tenace réparti sur toute la surface réduit la production d’électricité de 8% en moyenne. Par exemple, une installation de 10 kWh avec 36 modules de 1,7 m2 couvre une surface de 62 m2. Une entreprise spécialisée facture en moyenne 3 à 4 euros/m2 pour un nettoyage en profondeur. Le nettoyage de cette installation coûtera environ 250 euros. L’installation génère environ 10.000 kWh par an. Pour un prix de l’électricité de 18 cents (en moyenne) par kWh, l’installation produit environ 1.800 euros par an. Avec une perte de rendement d’environ 8%, la perte de rendement s’élève à environ 144 euros. Une très forte pollution entraîne une baisse de la production d’électricité jusqu’à 13% et donc une perte de 234 euros (calculée à 0,18 euro/kWh). Un nettoyage annuel est donc recommandé pour les installations très sales qui se trouvent par exemple dans un environnement ‘polluant’. Les spécialistes soulignent qu’ils nettoient les installations une fois par an dans les zones rurales et une fois tous les deux ans dans les zones urbaines.

Les installations photovoltaïques dans les zones industrielles et les zones où la pollution atmosphérique est forte doivent être vérifiées régulièrement. Dans de nombreux cas, le nettoyage se fait à un intervalle compris entre 1 et 4 ans. Plus la pente du toit est plate, plus les panneaux seront salis rapidement et fortement. De même, plus la pente du toit est raide, moins la saleté s’installera. Toutefois, nettoyer les modules permet de gagner sur deux plans. Tout d’abord, les modules propres ont un meilleur rendement, tandis qu’un nettoyage minutieux permet de détecter des défauts possibles dans les modules, les câbles ou les raccordements, et qui n’auraient pas été remarqués sans nettoyage. Les spécialistes recommandent de faire nettoyer et tester l’installation par une société spécialisée au plus tard avant l’expiration de la période de garantie ou après la 2e, 5e, 10e et 25e année.

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