Gehl VT320 ‘Let the beast go!’

11 mars 2021
Peter Menten
Peter Menten en Helena Menten

Gehl est une marque américaine de chargeuses sur roues et sur chenilles qui est commercialisée en Europe occidentale depuis 1973. En 1997, cette société a repris les actions de Mustang, un autre constructeur légendaire de chargeurs à châssis fixe aux Etats-Unis. Depuis 2008, Gehl appartient à 100% au constructeur français Manitou. Autant de raisons de […]

Gehl est une marque américaine de chargeuses sur roues et sur chenilles qui est commercialisée en Europe occidentale depuis 1973. En 1997, cette société a repris les actions de Mustang, un autre constructeur légendaire de chargeurs à châssis fixe aux Etats-Unis. Depuis 2008, Gehl appartient à 100% au constructeur français Manitou. Autant de raisons de faire connaissance avec cette machine Manitou jaune. Afin de voir ce qu’elle a. vraiment dans le ventre, nous avons choisi de tester le VT 320, le plus grand modèle à chenilles de la gamme.

Nous lui avions préparé une belle liste de tâches: égaliser et niveler un chemin de campagne tout en prenant un bain de boue avant de stabiliser un autre chemin de campagne. Afin de tester les limites de cette machine de 116 ch en termes de puissance et de stabilité, nous avons également nivelé un tas de terre.

‘Des dizaines de ces machines Gehl, souvent encore sous le nom légendaire de Mustang, tournent dans les ports afin de décharger des bateaux. Elles sont descendues dans la cale du bateau afin de décharger les marchandises en vrac aux endroits où les grues de transbordement ne peuvent pas accéder.’

On the go

Démarrer la machine a déjà quelque chose de spécial: il faut commencer par rabattre les accoudoirs et le support de sécurité, avant de tourner la clé vers la droite. Le moteur Deutz TD 3.6 Tier IV démarre sans broncher, même avec les températures négatives que nous avons connues dernièrement. Le moteur pompe alors de l’huile dans le circuit et les chenilles sont mises sous tension. En augmentant le régime moteur à l’aide du potentiomètre placé à droite, on ressent directement l’ADN Mustang que cette machine reflète. Après avoir désactivé le frein de parking à commande électro-hydraulique, ce VT est prêt à travailler.

La conduite est très conviviale et fait appel à un joystick qui est actionné avec la main gauche. Le sens d’avancement est déterminé en cliquant le levier vers la gauche ou vers la droite. Il suffit ensuite de déplacer ce même levier vers l’avant ou vers l’arrière. Tout est assez logique.

Le contrôle du bras (lever et abaisser) fait appel au joystick de droite. Une fois que la machine avance, il suffit d’augmenter le régime moteur avec la pédale au pied dans la cabine et on peut alors avancer jusqu’à une vitesse maximale de 8,6 ou 12,6 km/h. Avec ses chenilles de 45 cm de large et un poids à vide de 5.352 kg, ce VT affiche une pression au sol d’à peine 0,36 kg/cm2, et cela se remarque particulièrement bien dans ces conditions humides.

Sur cette machine, regarder vers l’arrière n’est pas une option, car la partie arrière de la machine est trop haute. Il faut donc se fier aux images prises par la caméra à l’arrière de la machine. Cela demande un temps d’adaptation, mais cela permet d’autre part de travailler de façon très détendue par la suite.

La technique derrière le VT 320

Le cœur technique de ce VT 320 est abrité sous la cabine, qui peut être basculée rapidement. Le moteur est placé dans le sens d’avancement de la machine. En desserrant deux boulons à l’avant de la cabine, on peut la faire basculer afin de libérer l’accès au compartiment technique, qui abrite également un réservoir à carburant de 120 litres, l’extrémité du moteur avec le boîtier réducteur et les pompes hydrauliques, de même que quelques distributeurs.

VT signifie ‘vertical lift’ ce qui permet d’augmenter la portée sur toute la hauteur de levage. Grâce à la cinématique spéciale du bras de chargement, il travaille de manière plus stable sur tout le trajet de levage.

En gardant la charge plus près de la machine sur tout ce trajet, la capacité de levage reste plus importante jusque tout en haut, par rapport à une cinématique standard. Cela se révèle utile pour des applications telles que le chargement ou la superposition de palettes à hauteur élevée.

Le système ‘Ideal Trax’ permet de tendre automatiquement les chenilles. Chaque fois que le moteur est coupé, les chenilles sont détendues, avant d’être à nouveau tendues quand le moteur se remet en route. Grâce à ce système, le remplacement d’une chenille est aussi un jeu d’enfant. Les chenille travaillent toujours à la tension idéale, ce qui augmentera par ailleurs leur durée de vie.

De son côté, ‘Ideal Access’ est un brevet de Gehl, en combinaison avec le pare-brise avant en deux parties. L’appellation Ideal Access reste bien sûr relative, car il faut encore toujours enjamber le bac pour accéder à la cabine sur ce type de machine.

Le capot arrière de la machine s’ouvre afin de faciliter l’accès au moteur pour les opérations de maintenance.

Pourquoi cette machine plutôt qu’un chargeur sur roues?

En combinaison avec une lame de nivellement (contrôlée par un laser), cette chargeuse sur chenilles se révèle être une machine idéale pour niveler ou déplacer de la terre. Non seulement grâce à la traction qu’elle génère, mais aussi en raison de sa stabilité plus importante. Un autre point fort est le ‘VT’ ou la cinématique verticale de levage qui assure que la machine dispose d’une portée tout aussi stable en haut qu’en bas du trajet de levage. De ce fait, elle est particulièrement adaptée pour charger ou empiler des marchandises. La hauteur maximale mesurée à l’articulation du bac est de 3,30 m. De ce fait, il est facile de charger une remorque.
Charger des matériaux en vrac tels que de la terre, des gravats… est un jeu d’enfant pour cette VT, la machine a assez de puissance pour pousser le tas en face d’elle. Le bac fait 213 cm de large, tandis que la largeur hors-tout de la machine est de 177 cm à l’extérieur des chenilles.
Et les points faibles?

Le verrouillage mécanique rapide pour le bac et les autres accessoires n’est pas très pratique. Gehl propose cependant également un verrouillage hydraulique, et c’est une option que nous ne pouvons que conseiller.

Ces dernières années, Gehl met de plus en plus l’accent sur les chargeuses sur chenilles. Nous en avons profité pour poser quelques questions à Filip Andries, qui est Sales Manager chez Manitou Benelux.

GTP : ‘Nous remarquons que la gamme de chargeuses sur chenilles de Gehl a été considérablement élargie. Quelle en est la raison?’

Filip Andries: ‘Sur le marché des chargeuses à châssis fixe et à chenilles, qui est principalement situé aux Etats-Unis, la part de marché des chargeuses sur chenilles a entretemps dépassé celle des chargeuses à châssis fixe, car un modèle sur chenilles offre beaucoup plus de possibilités. Une chargeuse sur chenilles est en effet plus stable et elle peut de plus également être utilisée sur des terrains plus rugueux ou meubles.’

GTP: ‘Quel est votre public-cible pour ce type de machines en Belgique?’

Filip: ‘C’est un marché de niche, mais nous pensons principalement à des utilisateurs actifs dans le domaine paysager (en combinaison avec une niveleuse, par exemple) ou à des entrepreneurs forestiers, suite aux bonnes aptitudes tout-terrain de cette machine à chenilles.’

GTP: ‘Ces machines sont construites aux Etats-Unis. Faut-il s’inquiéter en ce qui concerne les délais de livraison?’

Filip: ‘Non, pas du tout! Nous importons les machines pour le marché européen via Zeebruges. Nous disposons d’un stock permanent d’environ 500 machines qui peuvent être directement livrées à notre réseau, après une procédure PDI (adaptation du produit à la demande du client). D’ailleurs, la machine de démonstration que vous avez testée est à vendre et est directement disponible.’

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