La commune de Nivelles opte résolument pour la fauche avec aspiration

26 novembre 2025
Christophe Daemen
Christophe Daemen

Dans le Brabant wallon, Nivelles a choisi il y a une dizaine d’années déjà de faucher les bermes avec aspiration. Dernièrement, le service technique a acquis sa deuxième machine, un ensemble Vandaele. Nous sommes donc partis à la rencontre d’Olivier Camberlin, le responsable du service technique, afin d’en savoir un peu plus sur cette démarche peu habituelle en Wallonie.

Nivelles compte près de 30.000 habitants et regroupe les villages de Baulers, Monstreux, Bornival et Thines. La supericie de la commune englobe près de 6.060 hectares. Outre sa zone industrielle, Nivelles garde également un caractère fort rural, comme en témoignent les différents villages. Pour le service des espaces verts, cela signiie également qu’il y a fort à faire, tant dans le centre-ville que dans les grands espaces plus verts et agricoles.

Trois équipes techniques

Le service des espaces verts est subdivisé en trois équipes techniques qui comptent, ensemble, une quarantaine de collaborateurs. Olivier Camberlin : ‘L’équipe des serres est en charge de l’entretien des chemins de campagne, des bords de route ainsi que de la tonte des grandes surfaces. La seconde équipe est basée rue de l’Artisanat et s’occupe des petits espaces verts urbains. Enin, l’équipe du parc prend en charge l’entretien du parc communal d’une vingtaine d’hectares, de même que des parterres avoisinants.’

Un plan de fauchage tardif

Toutes les bermes de la commune sont fauchées trois fois par an.

Lors des deux premiers passages, en avril-mai et puis en juillet- août, une bande d’un mètre de large est fauchée si nécessaire (sauf zone de fauchage tarif où la bande d’un mètre n’est pas nécessaire). Lors du troisième passage, à partir de la mi-septembre, toute la largeur des bermes est fauchée et aspirée. Olivier Camberlin poursuit : ‘Dans un premier temps, l’objectif était de promouvoir le fauchage tardif. Ensuite, la rélexion a été élargie par la fauche avec aspiration. La motivation était simple : nous voulions arrêter d’enrichir les talus et favoriser les leurs sauvages, supprimer tant que possible la prolifération des orties et améliorer la propreté des bermes. C’est ainsi que la commune a acquis un premier ensemble de fauche en 2014. Il s’agissait d’un tracteur New Holland T6.155 équipé d’un bras de fauche Vandaele Pro 680 et d’une remorque de collecte Greeneater. Cet ensemble nous a donné satisfaction pendant 10 ans. Nous souhaitions cependant améliorer l’eficacité de cet ensemble. C’est ainsi que nous avons acquis dernièrement un tracteur New Holland T7.195S équipé d’un bras Vandaele Pro 680 et d’une remorque de collecte JumboMax. Cet ensemble nous permet de rouler plus vite, d’aspirer plus facilement et surtout de ramasser tout lors de la dernière passe. L’augmentation de la capacité de la remorque est également un atout. Avec l’ancien ensemble, il n’était en effet pas rare de faucher une partie des bermes sans aspiration au dernier passage, par manque de temps et de capacité. Il ne faut pas oublier que la supericie de la commune est assez importante et que les déplacements d’un village à l’autre prennent beaucoup de temps.’ ‘Pour le moment, l’herbe collectée est récupérée par une entreprise qui la transforme en compost. A l’avenir, nous aimerions bien pouvoir la valoriser dans le secteur de la méthanisation, mais il n’est pas toujours évident de pouvoir trouver un nouveau débouché.’

Un parc de matériel assez complet

Le parc de machines de la commune de Nivelles est assez important. Comme le souligne Olivier Camberlin, Nivelles a toujours fait le choix d’investir ain de se donner les moyens de sa politique. Ces

investissements concernent par ailleurs autant le personnel que les machines. C’est ainsi que le parc de machines compte pas moins de 6 tracteurs agricoles. Parmi ceux-ci, notons un Fiat 35-66 équipé d’une brosse de désherbage, de même qu’un T4050F équipé d’un relevage avant et d’un bras de fauche compact pour faucher les petits talus et les bords de Ravel, ou encore un TS115 équipé d’une faucheuse Votex. Olivier poursuit : ‘Nous sommes par ailleurs en zéro phytos depuis 2013, et les cimetières ont par exemple été végétalisés. Au fil des ans, Nivelles a investi dans toute une panoplie de matériel de désherbage. Outre plusieurs brûleurs, nous disposons également de petits porte-outils Agria équipés d’une brosse de désherbage. Nous avons par ailleurs investi dans un chargeur articulé Avant 760 qui est lui aussi équipé de nombreux accessoires différents, comme par exemple un taille-haies ou une vrille qui facilite grandement les plantations. Récemment, nous avons par ailleurs acheté plusieurs tondeuses Grin à conducteur marchant qui nous donnent satisfaction pour le moment.’

‘Pour les élagages et les abattages en hauteur, nous disposons d’une nacelle Deom de 21 mètres montée sur un camion Nissan. Nous poussons les ouvriers qui travaillent avec une tronçonneuse à passer le permis tronçonneuse européen afin de pouvoir travailler en toute sécurité. Pour le moment, une quinzaine d’ouvriers ont ainsi déjà été formés.’

‘Nous assurons également le service hivernal sur la commune. Pour cela nous sommes équipés de 4 lames de déneigement et de 2 épandeurs. Enfin, en ce qui concerne les véhicules de service, nous avons investi dans 10 camionnettes électriques de marque Peugeot l’année passée.’

Les serres

Les serres communales sont par ailleurs un des épicentres des services communaux. Ce complexe de 27 ares abrite non seulement les serres qui produisent les leurs destinées aux parterres communaux, mais comporte également une serre consacrée à des plantes plus exotiques ou d’intérieur qui sont utilisées lors des nombreux événements communaux. Olivier poursuit : ‘Auparavant, ces serres étaient chauffées au gaz, ce qui se traduisait par des coûts importants. Depuis 2019, ces serres sont chauffées à l’aide de biomasse, et plus précisément de plaquettes de bois. Ce choix a été effectué en tenant compte de la durabilité, mais également des coûts. Concrètement, un conteneur rempli de plaquettes permet d’alimenter

la chaudière de manière autonome. Un système de caméras permet de surveiller la quantité restante de plaquettes et donc de prévoir l’arrivée du conteneur suivant à temps et à heure. Sous une des serres, on retrouve le réservoir d’eau de pluie permettant de gérer les arrosages, de même qu’un puits artésien. Les serres sont également gérées en zéro phytos. Lorsqu’un ravageur est observé, nous commandons alors les insectes antagonistes, qui nous sont livrés dans des boites, et que nous lâchons alors dans les serres. Cette approche nous donne satisfaction.’

Moderniser l’arrosage urbain

Ain de limiter les nuisances lors de l’arrosage des parterres leuris en environnement urbain, le service technique de Nivelles a investi dans deux systèmes solaires de la société Agrivaux. Olivier : ‘Cela nous permet de commencer à arroser tôt le matin, ou d’arroser en in de journée, tout en limitant le bruit. Le premier système a été monté sur un tonneau Berthoud existant attelé à un tracteur, tandis que le deuxième système est monté sur une remorque pour voiture, et permet d’emporter 1.000 litres d’eau. L’eau utilisée pour ces arrosages de parterres provient de la récupération d’eau de pluie des serres et de la production de notre puits artésien. Nous n’utilisonsdonc pas ‘d’eau de ville’ pour l’arrosage.’

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