Discours Sigma réception du Nouvel An 2023 – 17 janvier

20 janvier 2023

Chers invités, chers collègues, De tout coeur bienvenu à la traditionnelle réception de nouvel an de Sigma, dans ce superbe bâtiment au cœur de Bruxelles. Comme à l’accoutumée, je lèverai le voile en chiffres sur l’année écoulée et sur ce qui, selon moi, nous attend en 2023. Après le tsunami qu’ont représenté les années 2020 […]

Chers invités, chers collègues,

De tout coeur bienvenu à la traditionnelle réception de nouvel an de Sigma, dans ce superbe bâtiment au cœur de Bruxelles. Comme à l’accoutumée, je lèverai le voile en chiffres sur l’année écoulée et sur ce qui, selon moi, nous attend en 2023.

Après le tsunami qu’ont représenté les années 2020 et 2021, on s’attendait à ce que 2022 soit un cru moins exceptionnel en chiffres absolus. Mais, comme nos carnets de commande étaient bien fournis, la chute devait être limitée. Eh bien, cette prédiction était exacte ! Il faut bien avouer qu’elle n’était – après tout – pas si difficile à faire.

Les chiffres suivants sont les volumes de ventes à fin novembre, uniquement des membres Sigma. Différents donc du dossier économique où une extrapolation des non-membres sera ajoutée.
Je les ai bien entendu comparés aux chiffres équivalents de novembre 2021.

Les lift trucks atteignent 9.844 unités à fin novembre, soit une baisse de 11% par rapport à novembre ’21. Ces résultats sont plus ou moins en ligne avec les attentes, mais en observant de près les différentes catégories, certaines tendances sont à noter ! Là où en 2021 les chariots élévateurs thermiques connaissaient encore la plus grande progression en pourcentage, cette catégorie a connu la plus grande baisse. Etant donné que cette catégorie représente à peine plus de 10% du volume total en chiffres absolus, cette baisse n’a pas trop d’impact sur les résultats généraux. Les lift trucks électriques ont baissé de 6% et les chariots de magasinage de 9%. Encore une fois, ceci sont des chiffres provisoires, le mois de décembre nous offre parfois de belles surprises, mais la tendance qui se profile est claire.

Les générateurs ont quant à eux très bien progressé en nombre d’unités vendues avec une belle progression de 29%, ou quasi 3.000 unités, mais il faut dire que cette progression est à mettre entièrement au compte de la plus petite catégorie, les groupes de production allant jusqu’à 7,5 kVA. En excluant cette catégorie, on note même une baisse de quasi 25%. Les groupes de secours ont progressé, mais là aussi ce sont à nouveau les plus petits engins qui ont progressé. En volume une belle année donc, mais reste à voir ce que donnera le chiffre d’affaires.

Le Génie Civil. Avec un total de 6.701 unités à fin novembre, nous voilà juste en-dessous des résultats de l’année précédente, à savoir 6.783 unités. Là aussi, nous observons des différences. Les mini- pelles, les excavatrices sur chenilles et les chariots téléscopiques font partie des perdants avec des baisses de 11 à 6%. Les excavatrices sur pneus, les chargeuses sur pneus et les tombereaux ont par contre progressé. On notera également une belle progression du petit matériel, tels que les plaques vibrantes et les pilonneuses. De meilleurs délais de livraison jouent certainement un rôle déterminant.

Tout pris ensemble il est clair que l’édition 2022 ne sera pas mauvaise et qu’elle mérite sa place parmi les meilleures années. Et si nous n’avions pas connu tous ces problèmes dans la chaine logistique et avions pu bénéficier de délais de livraison plus courts, 2022 aurait indiscutablement été encore bien meilleure ! Personnellement je crois que ces longs délais de livraison ont un effet positif. Ils permettent l’étalement dans le temps du nombre impressionnant de commandes et donc un atterrissage tout en douceur.

Ceci nous amène tout naturellement aux perspectives pour 2023.

Inflation, stagflation, récession, … les media nous envahissent en permanence de scénarii catastrophe. Prix de ressources naturelles qui augmentent, prix de l’énergie qui explosent, indexation des salaires à deux chiffres, taux d’intérêt qui partent à la hausse. On en viendrait à déprimer pour moins que cela. A prime abord, on pourrait penser que notre économie est à bout de souffle. Mais, lorsque je regarde autour de moi auprès de mes clients, fournisseurs et collègues, je n’en vois rien. Les carnets de commande restent bien fournis. Nos client signalent avoir toujours beaucoup de travail. A l’occasion du dernier Bauma, je m’attendais à une atmosphère morose. Rien n’était moins sûr ! A mon grand étonnement – sentiment d’ailleurs partagé par certains de mes fournisseurs – il y régnait une vraie envie d’acheter et d’investir. Et ceci n’a pas encore changé depuis depuis.

Je ne parle bien évidemment pas de la construction de logements, où la crise se fait sentir. Je parle de chantiers d’infrastructure et de grands bâtiments.

Que notre secteur connaisse un léger recul dans un avenir proche, semble assez évident. Cela fait plus de 2 ans que nous martelons que les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel. Mais un plongeon spectaculaire n’est pas à l’ordre du jour. Et en ce qui me concerne, c’est très bien ainsi. Personnellement je ne pense pas que nous allons subir un grand revers, plutôt une douce pente. Certains prophètes économiques le prévoient pour après l’été, ou début 2024. Mais en ces temps de grande réactivité sur les réseaux sociaux , un seuil tweet de personnages tels que Elon Musk (pour ne citer que lui) suffit pour changer la donne radicalement. Ce que j’ai appris après toutes ces années de présidence de Sigma, c’est qu’il devient toujours plus difficile de faire des pronostics fondés.

Elon Musk nous amène au sujet suivant que je souhaite aborder : l’évolution vers des machines plus écologiques.
Dans la branche automobile l’évolution vers des modèles électriques bat son plein. La semaine dernière j’entendais aux nouvelles que 60% des nouvelles commandes de véhicules de société sont électriques ou plug-in hybrides. Il va de soi que cette évolution est essentiellement motivée par des incitants fiscaux ou, mieux, par de la pénalisation de modèles thermiques.

Dans le cas des chariots élévateurs les versions électriques sont monnaie courante depuis un certain temps déjà. Mais dans le secteur du génie civil les engins électriques, hybrides ou à hydrogène ne font que pointer le bout de leur nez. C’est qu’il reste quelques obstacles de taille à surmonter pour rendre ces machines efficaces et rentables. A commencer par leur prix d’achat, bien évidemment conséquence de leur faible volume. Ce phénomène s’améliorera automatiquement dès que leur production et le nombre d’acteurs augmenteront. Ne sous-estimons pas non plus le volet ‘autonomie’. Nos machines ont besoin de puissance pas toujours offerte par les nouvelles technologies. Mais de nombreuses avancées sont sur le point de voir le jour.

Last but not least : l’approvisionnement en énergie verte sur le chantier. Comment recharger une flotte de machines électriques en train de construire une nouvelle voirie par exemple ? Ou comment assurer l’approvisionnement en hydrogène sur un chantier ? Si ces questions n’ont pas de réponse aujourd’hui, ceci n’est qu’une question de temps.

J’ai d’ailleurs vu récemment un post sur les réseaux sociaux d’un grand et célèbre fabriquant de machines de chantier (dont je tairai la marque, afin de ne pas faire de pub) qui a déjà développé son propre engin d’approvisionnement en hydrogène. Des solutions pour les engins électriques voient le jour aussi. Cobouw nous révélait récemment dans un article que le long de l’autoroute A15 un conglomérat provisoire d’entrepreneurs– soutenu par une coopérative énergétique – va construire la plus grande station de recharge rapide pour matériel lourd au monde. 39 bornes de recharges peuvent alimenter les machines électriques grâce aux éoliennes à proximité.

Et dans le cadre de la construction de l’A16 neutre en énergie près de Rotterdam, le projet De Groene Boog prévoit des machines électriques.

A nouveau des exemples où le gouvernement de nos voisins du nord stimule les early adopters.
La Belgique aussi lance des initiatives et propose des mesures de soutien, mais elles sont souvent méconnues. Voilà pourquoi nous avons démarré – au sein de Sigma – un groupe de travail sur le verdissement du parc de machines. Celui-ci mettra dans un premier temps en carte les technologies matures ou en arrivage, tout comme les mesures existantes. Des entretiens avec le gouvernement flamand sont à l’agenda, afin de voir quels mesures supplémentaires peuvent être obtenues pour notre secteur. Plus d’info à ce sujet suivra certainement.
Je souhaite profiter de l’occasion pour exprimer ma reconnaissance envers la société Luyckx. Nous avons tous vu leur excavatrice dual fuel à hydrogène à Matexpo. La façon particulièrement collégiale avec laquelle ils ont partagé leur expérience avec les mesures de soutien au développement écologique, est un exemple pour nous tous !

Et puisque me voilà lancé dans les remerciements, merci, David, de nous permettre de passer ce moment ensemble dans ce superbe cadre.

Sans oublier notre secrétaire générale, Joëlle, qui a tout organisé jusque dans les moindres détails et me facilite grandement la tâche.

Avant de lever mon verre, je lancerai – comme à mon accoutumée – quelques citations :

La première vient du président américain Harry S Truman :
“A recession is when your neighbor is out of work. A depression is when you are out of work.”

Comme déjà dit, ceci ne devrait pas nous arriver, car, comme a dit le professeur et auteur canadien Laurence J Peter, mieux connu grâce au principe de Peter :
“An economist is an expert who will know tomorrow why the things he predicted yesterday didn’t happen today.”

Il me reste à vous souhaiter une année de succès, riche en inspirations, en énergie, en bonheur et surtout en excellente santé. Cheers !

Dries Van Haut président de Sigma

17 januari 2023

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