Les scolytes causent de nombreux dégâts

10 décembre 2020

Cela fait des années que les scolytes causent des dégâts importants dans les forêts d’Europe occidentale, et l’intensité de ces dégâts semble augmenter. Au cours des 25 dernières années, une grande partie de la masse de bois récoltée dans toute l’Europe l’a été en raison ‘d’événements inattendus’. Cela peut être du bois qui a été […]

Cela fait des années que les scolytes causent des dégâts importants dans les forêts d’Europe occidentale, et l’intensité de ces dégâts semble augmenter. Au cours des 25 dernières années, une grande partie de la masse de bois récoltée dans toute l’Europe l’a été en raison ‘d’événements inattendus’. Cela peut être du bois qui a été affecté par les scolytes et doit être enlevé d’urgence, du bois tombé à terre suite à des dégâts de scolytes ou de tempêtes, etc…

Le temps de ces dernières années était idéal pour les ravageurs forestiers redoutés avec l’alternance de périodes sèches et chaudes. Selon la région, les tempêtes, les rafales et la neige abondante sont le ‘terrain de reproduction’ idéal pour les scolytes à certaines moments. Les spécialistes estiment qu’au cours des dernières années, la quantité de bois affectée par les scolytes a augmenté d’environ un tiers.

En raison de la météo des derniers mois, les propriétaires forestiers craignent une nouvelle forte progression des scolytes.

Les bostryche typographe et charançons

Il existe également des espèces de coléoptères qui causent beaucoup de dégâts aux sapins et même à quelques arbres à feuilles caduques. Dans les forêts d’Europe occidentale, les principales sont le bostryche typographe (Ips typographus) et le charançon (Pityogenes chalcographus). En conditions normales, les prédateurs naturels de ces coléoptères, tels que le pic, la guêpe parasite, le coléoptère tacheté ou les champignons contribuent suffisamment à l’équilibre naturel dans la forêt. Si le nombre de coléoptères est limité, les arbres sains peuvent encore être affectés par un nombre limité de coléoptères via leur résine. Si le charançon trouve de bonnes conditions de vie, par exemple en raison du bois sec, beaucoup de matériel de reproduction après le vent ou des arbres affaiblis après une longue période de sécheresse, alors rien ne s’oppose à la propagation explosive de ce coléoptère.

Les bostryche typographe et charançons sortent de leur hibernation au printemps à partir de la mi-avril, et en plus grand nombre à partir de la fin du mois d’avril. Le charançon sort un peu plus tard que le bostryche typographe. En cas de contamination sur les arbres qui sont encore debout, le bostryche typographe préfère les vieux sapins affaiblis. Dès qu’un coléoptère a réussi à forer dans le bois, il attire son espèce. Ses congénères réagissent assez rapidement, conduisant à une contamination massive de la souche. De son côté, le charançon répond aux signaux d’odeur des arbres malades, qu’il attaque ensuite. Contrairement au bostryche typographe, il opte pour le bois tendre. Ces deux coléoptères forent leurs canaux typiques de reproduction et d’alimentation sous l’écorce des arbres et endommagent l’écorce. En conséquence, les arbres ne peuvent plus survivre et vont mourir. Un premier signal de contamination sont les trous de forage et la poudre de forage brune à la base du tronc. Les attaques de charançons, qui préfèrent les parties les plus faibles de l’arbre, ne sont visibles que lorsque la couronne de l’arbre commence à se décolorer. Si l’écorce tombe du tronc, les coléoptères sont déjà en route vers l’arbre suivant. La lutte contre le scolyte est donc une course contre la montre. La principale solution pour contrer ces coléoptères est de repérer les arbres fraîchement infectés à temps et de les enlever de la forêt, avant que la nouvelle génération de coléoptère s’envole et affecte d’autres arbres.

Contrôler la contamination

Au plus fort des vols de coléoptères et donc de la propagation en masse d’avril à mai, les forestiers doivent vérifier le plusrégulièrement possible la présence de dégâts sur leurs arbres. Les foyers de présence de scolytes de l’année précédente, les arbres endommagés par la tempête et les groupes d’arbres gravement touchés ou déshydratés sont particulièrement vulnérables. Il est également important de contrôler précisément la présence de nids de scolytes près des arbres en bordure de la forêt. Dans la plupart des cas, c’est à ces endroits-là que des dommages y seront observés en premier. Pour cela, il est préférable de couper un arbre de trop plutôt qu’un trop peu. D’autres mesures pour lutter contre les scolytes comprennent l’utilisation d’arbres-piège, la suppression de l’écorce du bois qui se trouve dans la forêt oul’utilisation d’insecticides autorisés sur le bois en forêt. Une alternative à l’utilisation d’insecticides est d’enlever l’écorce du bois stocké dans la forêt. Des larves observées sur du bois sans écorce ne présentent pas de danger. L’écorce va en effet se déshydrater et les insectes ne peuvent pas poursuivre leur développement. Si on observe beaucoup de charançons, même le bois résiduel tel que les branches présente un danger. Les charançons commencent à s’habituer à la forêt après un certain temps et doivent donc être retirés ou réduits de la forêt. Le procédé des ‘arbres-piège’ convient particulièrement à la collecte de ce coléoptère qui hiberne dans le sol et, par conséquent, à son éradication forêt. Comme arbres- piège, on utile des arbres sains d’un diamètre d’au moins 25 cm sont utilisés pour attirer le bostryche typographe et des arbres d’un diamètre supérieur à 25 cm pour lutter contre les charançons. Les arbres-piège seront utilisés environ deux semaines avant le début de l’essaimage des coléoptères à une distance d’au moins 10 mètres des résineux. Il est important de vérifier ces arbres-piège chaque semaine afin qu’ils puissent être retirés de la forêt en temps opportun.

Les prix du bois sont sous pression

Pour les propriétaires forestiers, les scolytes représentent de grosses pertes financières. Il ne s’agit pas seulement du coût de la lutte contre ce ravageur, mais aussi du coût que représente une nouvelle plantation, de même que de la baisse du prix du bois due à une offre excédentaire de bois sur le marché. En avril et mai de l’année dernière, les premiers lots scolytés sont arrivés sur le marché. A cette époque, le bois issu du stock hivernal n’était pas encore entièrement commercialisé. Cette année, il en va de même. Le prix du pin est en baisse par rapport à l’hiver dernier. En outre, les bois scolytés sont proposés à un prix inférieur sur le marché. De plus, l’enlèvement du bois ne se déroule pas toujours suivant les plannings convenus. Les transporteurs et les scieries font des heures supplémentaires. Les bois scolytés doivent être retirés de la forêt dès que possible afin d’éviter d’autres dommages causés par les scolytes, de même qu’une réduction de qualité suite aux attaques fongiques.

Les scolytes

Les scolytes vivent entre l’écorce et le bois d’un arbre. Deux à trois générations peuvent être formées chaque année. La larve du scolyte fait d’abord un trou dans la couche d’écorce externe, puis mange à travers le tissu divisionnaire mou ou cambium. En-dessous, les larves creusent des galeries tout en mangeant, dévorent les tissus et le bois superficiel, tout en rejetant les déchets. La structure des déchets indique l’espèce de coléoptère à laquelle on est confronté. Ils peuvent causer de grands dommages aux arbres en bloquant la régulation de l’humidité, ce qui va finir par tuer l’arbre. Certaines espèces transmettent également des maladies végétales. Les coléoptères vivent des flux de sève dans l’arbre vivant et si l’arbre meurt ou est abattu, les coléoptères vont alors se retirer. Il y a aussi des espèces de scolytes qui vivent dans les tiges et les racines des plantes herbacées ou dans les graines. Le scolyte est petit, et mesure entre 2 et 5 millimètres. En théorie il ne s’attaque pas aux hêtres, du moins quand ils sont en bonne santé. Lorsque les coléoptères colonisent un arbre, ce dernier est en fait malade depuis plusieurs années. Le scolyte arrive en phase terminale de la maladie.

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